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25/06/2013

Une défaite au goût de victoire

Victoire au goût amer que celle du candidat UMP dans l’élection partielle du Lot et Garonne mais victoire quand même. Avec près de 47% des suffrages, le candidat FN augmente lui son score de 6 000 voix. Alors que s’est-il passé, ou plutôt, où sont passés les bulletins libellés PS du premier tour ? Les spéculations vont bon train mais est bien malin celui qui prétend détenir la vérité. En fait plus que jamais on s’aperçoit que personne n’est propriétaire des voix du premier tour et que l’électeur refuse de se laisser enfermer dans une boite. Il peut voter PS, Front de gauche voire écologiste  puis par dépit plus que par choix se reporter sur le candidat FN.


Depuis la dernière guerre, l’extrême droite était au ban de la société. La culpabilité agissait comme un puissant repoussoir envers ses candidats. Il a fallu attendre Jean-Marie Le Pen qui, tout en étant très controversé, a commencé une certaine réhabilitation du FN. Sa fille Marine termine le travail. Ses candidats sont plutôt jeunes. Ils parlent comme tout le monde ; en fait, ils ne font plus peur.  Il suffit d’ajouter à cette banalisation,  les affaires Cahuzac, Guéan,...  avec tout  le rejet qu’elles entrainent dans l’opinion, et les conditions sont réunies pour engranger au FN  les premières victoires électorales. C’est vrai que le FN n’a pas gagné l’élection hier mais il a suffisamment focalisé le débat et radicalisé les positions de la droite  pour qualifier sa défaite de victoire historique.


L’avenir nous dira prochainement la place que prendra l’extrême droite sur l’échiquier politique national  mais il est fort probable que les élections municipales verront des villes et non des moindres, tomber sous leur coupe. Espérons simplement que ces avatars agiront en salutaires secousses pour une large prise de conscience des populations et du monde politique. 

17/06/2013

Trois partielles de perdues...

Et de trois… oui, en trois élections partielles, les socialistes viennent de perdre trois députés. La plus fracassante étant le siège perdu par Jérôme Cahuzac hier dans le lot et Garonne. Je préfère écarter de suite la fausse polémique introduite par le PS, à savoir que cette défaite cuisante serait due à la présence du candidat Vert… en 2007 ce candidat avait fait 2,8 % des suffrages quasiment le même score que  dimanche. Le PC et  l’extrême gauche totalisaient un peu plus que 5%, la encore, sensiblement le score de dimanche. Les véritables enseignements de ce premier tour sont bien, la très faible participation 45%,  la montée du FN 26%  et l’effondrement du PS 23,6%.

Ces scores montrent l’extrême désarroi dans lequel se trouvent les électeurs de gauche. Pour une grande partie, écœurés par la tromperie de Cahuzac, ils sont restés chez eux. Les reports sur les autres candidats de gauche sont d’ailleurs assez faibles.

L’effet Cahuzac n’explique malheureusement cependant pas tout.  Les trois dernières partielles montrent aussi  la désespérance des électeurs. Elles marquent une désillusion  après une année d’un gouvernement de gauche. Il y a certes le concours des circonstances:  L’économie qui ne va pas bien et qui entraine une perte de confiance dans ceux qui gouvernent. Ajoutez à cela, la succession des affaires dont celle de Cahuzac fait figure de  paroxysme et le résultat est sans bavure. Une grande partie des électeurs votent avec  leurs pieds, justement en restant à la maison. Et ceux qui se déplacent le font pour exprimer un raz le bol fondé ou pas, ils le disent dans les urnes.

Le FN est d’ailleurs le seul à surfer sur ce rejet des formations politiques. Un peu comme si parti politique incarnait à défaut les valeurs républicaines. C’est vraiment à tomber sur la tête mais c’est ainsi. Ses militants ou  représentants peuvent être impliqués dans les coups les plus sordides, qu’importe, une diatribe de Marine Le Pen et les sondages, les votes continuent à grimper. Jusqu’ou iront ils ? Sans doute  jusqu'à gagner des élections et ceci me semble inévitable.

La France ne va pas bien et les Français sont prêts à faire confiance aux charlatans. Ils en sont à jeter le bébé avec l’eau du bain. Un Cahuzac les trompe et c’est l’ensemble de la classe politique qui est discréditée. Il faudra du temps pour regagner la confiance mais il faudra aussi et surtout des convictions,  des femmes et des hommes pour les porter.

07/06/2013

Tous nos regards vers la Turquie.

femme en rouge.jpgLa Turquie bouge, Jour après jour le mouvement de contestation au premier Ministre Erdogan s'amplifie. L'étincelle qui a mis le feu aux poudres est une simple question d'urbanisme, un aménagement immobilier à la place d'un des derniers espaces verts de la ville le parc Gezi. Apres 7 jours de contestation le ton a bien changé, aujourd'hui c'est l'ensemble de la politique du gouvernement qui est remis en cause. Les jeunes, les femmes, les partis politiques, les syndicats se retrouvent dans la rue et la plupart  remettent en cause la  radicalisation du parti musulman au pouvoir.

Le 1 novembre 1922 Atatürk instaurait en Turquie l'Etat Laïc, dans la foulée il donnait le droit de vote aux femmes (1945 pour la France)  et se rapprochait délibérement  de l'occident, abandonnant ainsi  l'alphabet arabe au profit de l'alphabet latin. En 2003 Erdogan leader du parti  musulman AKP devient premier Ministre. La Turquie reste cependant une République laïque et demande à plusieurs reprises son rattachement à l'Europe. Le Président Sarkozy en 2010 coupe tout espoir au peuple Turc de rejoindre notre communauté. Il s'en suit alors une certaine radicalisation musulmane du régime comme si, meurtri d'avoir été repoussé par l'Europe, le pays se positionnait en  modèle pour les Républiques Islamiques "modérées". C'est je crois contre ce virage de 2011 qu'une partie du peuple Turc manifeste aujourd'hui. La question qui se pose maintenant est de savoir si ce mouvement prend ses racines dans le cœur du pays ou s'il s'agit d'une crise qui ne concernerait d'une partie de la population, celle  des villes. Il y a fort à penser qu'Erdogan va tenter d'éteindre le feu en appelant aux valeurs de l'Islam et tenter ainsi de marginaliser les manifestants enles traitant de  fauteurs de troubles aux ordres de l'occident. Le pari est incertain  et il est vraisemblable que c'est l'armée qui fera pencher le bras de la balance. Habituée à fréquenter les forces de l'OTAN dans son combat contre les islamistes, celle-ci semble plutôt choisir le camp de la laïcité. Tres légaliste, il semble cependant que sa position soit pour l'instant d'attendre et de voir venir.

Ce qui se passe aujourd'hui en Turquie est très important pour le monde et pour l'Europe en particulier. La priorité des priorités est de tout faire pour éviter une guerre civile qui bien évidemment déstabiliserait grandement toute cette partie de l'Europe. Ne pas jeter d'huile sur le feu mais rester attentif afin que le processus démocratique reste le moteur de l'évolution du pays.