Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/06/2019

Le grand écart.

ti douar.JPGLa ville de Quimper a marqué en juin son intention de vendre les terrains en bordure du rond-point de Ti Douar à Quimper Bretagne Occidentale. Aujourd’hui QBO se propose d’acheter ces terrains pour les vendre à la société NICOT. Ces terrains boisés permettaient jusqu’à présent de garder une entrée de ville paysagée et masquaient les bâtiments industriels et commerciaux Truffau et Décathlon. Si Nicot fait cette acquisition de 11000 m2 c’est en partie pour un construire des bâtiments et pour y mettre les enseignes publicitaires qui vont les accompagner.
Comment peut dire, comme l’a fait le Maire, avoir entendu la demande environnementale des habitants lors des dernières élections Européennes, caractérisée par le score des écologistes et continuer à saccager de la sorte notre environnement paysager. Sans compter le double discours qui consiste à lancer un "opération cœur de ville" et à vendre 11000 m2 en périphérie pour du développement commercial. Et ici il ne s’agit pas d’octroyer une simple autorisation d’exploitation commerciale à NICOT mais bien de vendre du patrimoine paysager pour une grande surface commerciale en périphérie.

C'est ce que l'on appelle le double discours. 

06/06/2019

l'OSP de la ligne Quimper Paris ...un bras d'honneur à l'écologie.

hop.jpg Pendant  que se discute à l’assemblée nationale une proposition de loi visant à interdire les vols intérieurs,  si une alternative par le TGV est possible, l’Etat, la région et les collectivités locales dont QBO,  s’apprêtent à subventionner dans le cadre d’une OSP (Obligation de Service Public)   la ligne largement déficitaire Quimper Paris.  3 millions d’euros seraient ainsi  versés par les collectivités pour maintenir sous perfusion, cette ligne actuellement fréquentée par moins de 70000 voyageurs à l’année. Ce qui représente à peu près 40 euros de subvention par voyageur.  Pour mémoire la ligne Brest/  Paris au départ de Guipavas,  soit un aéroport a moins d’une heure  de la Cornouaille,  rassemble plus de 1 million d’usagers.  

Actuellement pour arriver à Paris afin d’y effectuer une journée complète de travail,  aucun train au départ de Quimper ne rejoint la capitale avant 9h 10. La priorité des acteurs publics devrait être  de favoriser un TGV qui arriverait à Montparnasse vers 8h30  ce qui le ferait quitter la gare de Cornouaille vers 5h du matin, plutôt que favoriser   un transport aérien qui  de toutes façons  restera fortement aléatoire du fait,  entre autres des conditions climatiques et du manque d'équipements de l'aéroport de Pluguffan. Il faut en plus ajouter à ce côté aléatoire le fait que l'avion  dépose les voyageurs en dehors de Paris (Orly)  qu’il reste  ensuite à rejoindre la capitale  par bus, taxis ou trains.

L’urgence climatique est là et s’il existe des alternatives à l’avion,  comme c’est le cas entre Paris et Quimper,  l’Obligation de Service Public (OSP)  est une aberration tant sur le plan économique que sur le plan écologique.  Alors que l’on cherche des moyens financiers pour améliorer le transport par le train, qu’il est indispensable de réduire le prix du billet pour le rendre plus accessible,  cette subvention publique  de 3 millions d’euros pour l’avion est un véritable bras d’honneur aux engagements que tous les élus devraient prendre en faveur de l’écologie. 

03/06/2019

le ménage idéologique continue.

polit.jpgEmmanuel Macron continue à faire le ménage politique.

Dans un moment  où l’idéologie avait perdu  sa place  au bénéfice des aventures politiciennes, où l’électorat ne faisait plus la différence entre la droite et la gauche réduite au PS, Emmanuel a  été l’outil du big bang qui n’en finit pas de faire éclater le paysage politique  Français. Fort de son passage au gouvernement de François  Hollande, il a lors de la présidentielle « siphonné » les voix du PS. Comme l’homme  est gourmand et habile le voilà qui, avec ces Européennes,  fait  des Républicains, son plat de résistance. Ceci dit, sa boulimie va rapidement rencontrer  ses limites. Il ne va pas pouvoir aller pêcher plus loin, chez les extrêmes où il s’est constitué de solides ennemis. Il a bien tenté un hol-dup sur les écolos mais Nicolas Hulot s’est montré plus coriace que prévu. Du coup l’opération s’est terminée en fiasco pour l’Elysée. Si Emmanuel  Macron  veut maintenant ancrer son parti politique dans la durée,  il va lui falloir faire de l’idéologie  et prendre des risques. Car si l’ambiguïté lui a été jusqu’ici  favorable pour attirer les électeurs de différents horizons, le vieil adage «on ne sort de l’ambigüité qu’à ses dépens » reste pertinent. La clarification  semble avoir  commencé,  sous les coups de boutoir d’Edouard Philippe, la politique du gouvernement s’affiche de plus en plus de droite. Les électeurs « d’en marche » qui votaient traditionnellement à gauche s’en rendent  lentement compte et le score honorable de la liste LREM ne doit pas cacher une évolution de son électorat. Sans doute plus de voix de droite et moins de gauche. Ce qui explique en partie le naufrage des Républicains et peut-être aussi un glissement vers  les écologistes.

Une profonde évolution idéologique

Au-delà des péripéties électorales on assiste aujourd’hui à une évolution des  fondamentaux idéologiques. La lutte des classes, patrons contre employés, qui a longtemps été le carburant du Parti Communiste et   qui a rencontré une réalité sociale fin 19em et au cours du 20 siècle ne fait plus recette dans la population. Le mouvement des gilets jaunes le montre en partie. Il y a eu là l’expression d’une colère mais pas d’affiliation à un groupe politique. Les résultats le confirment, ni  le PC, ni La France Insoumise  n’ont  capitalisé le mécontentement.   De la même manière le conservatisme bourgeois, porté  par Les Républicains, replié sur des valeurs rétrogrades,  mélange de catholicisme, de domination patronale  et de culture patrimoniale, disparait lui aussi des radars idéologiques.

Des idéologies recomposées

 Il reste en fait 3 grands axes. Le premier  dominé par la peur, par l’ignorance, et souvent par la rancœur est celui du repli sur soi. Il est incarné par le Rassemblement National et tout particulièrement par Marine Le Pen. Le second est celui du culte de la réussite individuelle, les premiers de cordée dirait Macron. Ce sont les libéraux. Ils creusent leur sillon en faisant miroiter aux classes moyennes des lendemains heureux avec des comptes en banque bien fournis,  pour peu qu’elles se mettent réellement au travail. Ils affichent une certaine liberté du point de vue des mœurs et se montrent  tolérants et franchement européens.    Et le troisième axe qui s’impose lentement mais surement est celui de l’écologie. Les jeunes en sont les principaux propagandistes. Ils sont inquiets sur l’avenir de la planète, parfaitement conscients que notre mode de vie ne peut durer et qu’il va falloir s’y mettre sérieusement. Les jeunes couples se mettent largement au bio, ils trient méthodiquement leurs déchets sont inquiets de  l’influence des perturbateurs endocriniens sur  la santé de leurs enfants. C’est incontestablement la nouvelle donne idéologique qui a encore été très peu  analysée par les philosophes et sociologues et politologues. Justement parce qu’elle est récente.

Le fait nouveau c’est  que de ces  trois axes idéologiques, les citoyens ne tirent pas matière à s’engager dans les partis politiques. Ils sont éventuellement prêts à participer à une mobilisation. On les a vus lors des manifestations contre  le  mariage pour tous pour les premiers. Les jeunes eux  participent massivement  aux marches pour le climat. Mais dans tous les cas ils ne souhaitent pas afficher de fidélité aux partis politiques.

L’espoir d’une troisième voie.

Le grand  mouvement de chambardement politique est loin d’être terminé. Il est vraisemblable que de nouvelles fractures vont surgir  et il est permis de penser que  ce sont les libéraux qui vont en faire les frais les premiers. Tout simplement parce que ce sont eux qui font apparaître le plus de fragilité et  les plus profondes contradictions. En effet   si l’affrontement idéologique « droite / gauche »  ne semble plus  de mise, la référence aux  valeurs telles que la  réussite individuelle pour les uns,  la démarche collective et solidaire pour les autres va vraisemblablement conduire LREM à se scinder en deux voies bien distinctes. C’est certainement là l’une des préoccupations  d’Emmanuel  Macron  mais il a  fait le choix de la droite et parait l’assumer entièrement. Il reste donc aux autres à se rapprocher des écologistes pour former une véritable troisième voie celle de l’écologie sociale.