11/12/2017
La solidarité est l'affaire de toutes et tous.
La municipalité de Quimper vient de mettre en place une « brigade de volontaires citoyens » ou une « réserve communale de sécurité civile ». Qu’importe le nom, même si en lisant les missions de cette réserve on est plutôt tenté de la nommer « milice municipale ». Cette réserve marque un tournant dans la politique de la ville vis-à-vis de la sécurité des habitants. Car ces « citoyens », ils seraient une douzaine actuellement désignés par la municipalité, se verraient attribuer des missions qui sont habituellement réservées à la police. « Ils seront les yeux et les oreilles de la police », peut-on lire dans la presse de mercredi. Ils auront une attitude vigilante, ce qui en clair veut bien dire surveiller, et auront pour mission d’informer les forces de l’ordre de tout événement suspect.
Lors du conseil municipal de novembre, Je me suis opposé à la création de cette réserve. Soulignant le danger qu’il y avait à créer ainsi deux sortes de citoyens. Les quelques dizaines triés sur le volet, qui recevraient mission du Maire d’être des « voisins solidaires ». Et tous les autres Quimpérois, qui de fait pourraient de ne pas se sentir concernés par le sort des voisins. La mise en place sur le terrain de cette réserve suscite encore plus de questions car au de la de la solidarité évoquée lors du conseil municipal, on voit clairement les missions d’auxiliaires de police qui lui sont maintenant confiées.
Ce genre de brigade ou de milice civile a déjà été mis en place dans notre pays. L’histoire nous a montré ou cela menait de confier à certains, la missions de surveiller les autres. Des questions restent également en suspens. Quels sont les critères permettant au Maire de désigner untel ou un tel comme « voisin solidaire ». Le risque est grand de retrouver dans ces « volontaires » tout une panoplie de gens qui déjà au travers du rideau tiré, n’ont de cesse que de surveiller ce que font leurs voisins.
La municipalité ajoute à ces missions de surveillance, celles d’assistance en cas de crise, inondations, événement climatique ou accidents industriels. Là ou la simple solidarité remplissait son rôle et faisait que chacun venait en aide à son voisin en cas de coup dur, la tentation risque pour chacun de se dire…. Il y a la réserve citoyenne, qu’elle s’en occupe. Il faut rechercher des moyens pour faire apparaître de manière plus effective une solidarité de quartier. Les conseils de quartier, La fête des voisins font partie de ces moments à privilégier. Ce sont des moments d’ouverture et il peut sans doute y en avoir d’autres à imaginer.
Pour Quimper, au-delà des effets d’annonce, y aurait-il une évolution de la criminalité dans notre ville qui justifierait un train de mesures sécuritaires tel qu’annoncé depuis quelques mois….les caméras sur la voie publique, les agents de sécurité et maintenant cette réserve citoyenne. Ou alors ne s’agit-il simplement que d’une course vers un électorat à droite de la droite.
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07/12/2017
A que salut Johnny.
Je le sais, c’est complètement con … surtout après cette journée ou tout a été dit… mais comme c’est con d’avouer que l’on peut prendre du plaisir à regarder un match de foot, une bière à la main. Et oui moi aussi j’ai eu les boules d’apprendre que Johnny, l’inusable Johnny venait de casser sa pipe. Pensez, on était tellement habitué aux annonces de sa disparition prochaine, qu’à la fin on n’y croyait plus.
Je venais d’avoir 10 ans, je crois quand mon frère René s’est offert son premier tourne disque. On disait à l’époque, un électrophone. Une sorte de petite valise, sur le coté un rond grillagé pour le haut parleur et à l’intérieur le plateau et le bras en plastique beige. On pouvait choisi 33, 45,ou 78 tours. Avec son tourne disque il avait acheté 3 disques 45 tours. Les « chaussettes noires », le groupe d’Eddy Mitchell, les « Aiglons » immortalisés par le tube mythique de l’époque « stalactite » (vous pouvez encore l’entendre sur internet) et Johnny « Quand revient la nuit ». Il avait alors 18 ans et Johnny s’ennuyait ferme dans sa caserne à Offenburg en Allemagne. Je crois que c’était la première fois que j’écoutais de la musique, je dis bien que j’écoutais parce que les 3 disques, je peux vous le dire, ils ont chauffé le saphirs.
Johnny c’est toute une histoire. On ne peut pas dire toute une époque car il en a traversé tellement. Avec des titres superbes « oh Marie » si tu savais tout le mal que l’on m’a fait. Johnny chante contre la guerre. « Diego » derrière des barreaux pour quelques mots qu’il pensait si fort… et moi qui danse et qui rit. Sur un texte de Michel Berger, Johnny chante contre la dictature. Johnny a chanté superbement l’amour. Il a chanté la vie, l’envie d’avoir envie.
Johnny était un écorché. Par « les portes du pénitencier » il était devenu le porte-parole des égarés de la vie, des cassés mais aussi des casseurs. Ces « blousons noirs » qui terrorisaient les bals de noce des campagnes. Sa voix puissante, parfois à la limite du décrochage était inimitable. Il chantait de la gorge d’une manière un peu roque et grimpait brutalement dans les tours, au désespoir des preneurs de son.
De l’homme, certains ne retiendront que ses proximités politiques. C'est vrai que son bulletin de vote penchait à droite, mais son cœur était à gauche. Sa dernière plaisanterie le dit d’ailleurs bien. Juste pour faire la nique à Jean D’Ormesson, haute personnalité de l'aristocratie, il quitte la scène un jour après lui, masquant ainsi les hommages qu' auraient légitimement reçus le dandy aux yeux bleus. Personnellement je verrais bien "l’immortel" revenir à l’académie, s’assurer que Charles Aznavour se porte bien et mourir une seconde fois en période creuse pour récolter les hommages dus à son rang de premier écrivain rentré de son vivant dans la prestigieuse collection « la pléiade ».
Alors salut Johnny et chapeau bas l’artiste pour ton talent fracassant, irrespectueux.....
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05/12/2017
Juste un peu d'humanité.
Ils sont partis de chez eux parce que la vie y était devenue impossible. La guerre pour certains, la faim pour d’autres, qu’importe les raisons. Ils ont pour la plupart traversé des frontières, des océans, se sont fait voler, frapper, exploiter et enfin les voilà arrivés dans leur l’eldorado. La France le pays des droits de l’homme, le pays de toutes les solidarités allait les accueillir à bras ouverts et les protéger. C’en était terminé de leur calvaire… Ils avaient oublié que la France c’est aussi le pays des discours, des envolées… pas toujours celui de la cohérence. Alors ils se sont heurtés à une administration tatillonne. Certains se sont retrouvés à Calais puis dispersés sur le territoire. Baladés de structures en structures, une poignée… disons une dizaine de poignées, sont arrivés à Quimper. Le PRADA (plateforme régionale d’accueil pour demandeurs d’asile) est chargé par l'Etat de faire le minimum pour les "gérer" le temps des procédures mais surtout de ne pas trop leur faciliter la vie. Des fois qu’il leur viendrait l’idée saugrenue de vouloir rester sur notre territoire. La ville, QBO la communauté d’agglomération emboîte le pas de cette stratégie. Résultat, une cinquantaine de personnes se retrouvent hébergées, excentrées dans des conditions précaires à l’ancien hôtel Formule 1. Sans moyen de locomotion si ce n’est le bus à plein tarif. Car la logique Kafkaienne des procédures purement administratives fait que n’étant pas domiciliés sur le territoire, la CAF les ignore, le CCAS refuse de leur attribuer un quotient familial et la QUB a défaut de ce document les exclu de la tarification solidaire. Alors le monde associatif se mobilise et leur trouve des vélos pour venir de Cuzon vers le centre-ville. Mais ce n’est pas du goût du directeur du PRADA qui trouve désordre cette collection de bicyclettes devant l’entrée de son l’établissement. Il demande donc de dégager la place au plus vite.
Je disais, pays des droits de l’homme… peut être sont-ils respectés au regard du droit mais la simple humanité la dedans, ou est-elle ? Qu’est ce qui empêche QBO de décider de son propre chef, simplement par souci d’humanité de dire que sur son territoire les demandeurs d’asile régulièrement inscrits en préfecture vont automatiquement bénéficier du tarif solidaire pour les bus. Les bus roulent et rouleront de toutes manières. Le manque a gagner !!! puisque c'est la raison qui a été évoquée lors du dernier conseil, mais quel cynisme de considérer ces personnes qui reçoivent moins de 200 euros par mois, comme des clients. Qu’est ce qui empêche le directeur du PRADA si le désordre le gène, de mettre devant l’hôtel un abri pour garer simplement et proprement les vélos. Décidément, le 21 em siècle a bien du mal à répondre à ce que l’on attendait de lui, à avoir un monde juste plus humain.
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