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27/10/2013

"bonnets rouges et blancs bonnets !".

Etrange confusion  de l’histoire, en 1675 Sébastien Le Balp originaire du Poher levait une armée de près de 6 000 hommes affamés par les taxes prélevées au nom de Louis XIV. En signe de reconnaissance, ils étaient  tous coiffés de bonnets rouges   et allaient ainsi  affronter l’armée du Roy. La répression sera  terrible Sébastien Le Balp est tué en septembre.

Un samedi d’octobre 2013 une tempête se prépare à la pointe de Bretagne, quelques centaines de cultivateurs, de chauffeurs routiers se rassemblent. La tête enfouie eux aussi  dans un bonnet rouge ils en veulent au portique de Pont de buis, le dernier parait-il en Bretagne, mis en place par le gouvernement pour prélever une taxe sur les transports routiers.

Le symbole du bonnet est fort car il ramène à la lutte d’une région contre le pouvoir central. Il est astucieux car il rend sympathique, au regard de l’histoire, ce combat d’aujourd’hui. J’arrêterai là, la comparaison entre ces deux périodes car si les signes se ressemblent, s’il s’agit dans les deux cas d’un impôt, les conditions n’ont rien à voir.

La taxe sur le transport des produits, que l’on nomme écotaxe, a pour but de réduire le déplacement des marchandises. Tout le monde sait que l’on ne pourra pas continuer ainsi à mettre sur les routes des carcasses entières qui font le tourde l’Europe pour se faire désosser et mettre en boîte, avant de  revenir garnir  les  rayons des hyper marchés de la région.

Sans doute que le moment pour mettre en place cette taxe est malheureux. La fermeture des usines Gad sème le désespoir tout autour de Lampaul.  L'amalgame entre cette taxe et la situation économique permet aux véritables responsables de la crise de l'agroalimentaire de se défiler derrière les fumées des lacrimo et celle des pneus brulés.  Ils cherchent, ces patrons Bretons champions du libéralisme, à noyer leurs responsabilités  dans un contexte dont seul le gouvernement serait responsable.

Que va faire le gouvernement ? A-t-il d’autres moyens que de reculer ?  A lire  les vœux et à entendre les propos tenus par les élus de droite mais aussi par ceux de gauche, il y à fort à parier que les plans de repli soient déjà validés par Bercy. On peut d’ailleurs noter que le Président de la République avait ouvert le feu  sur TF1 il s’était alors  tiré lui-même une balle dans le pied en annonçant la pause fiscale. Il ouvrait ainsi la porte à la contestation « motivée ».   Dommage car la fiscalité en faveur d’une indispensable transition énergétique vaut mieux que cet amalgame dont le but évident est de rassembler tous ceux qui sont contre.  

24/10/2013

l'important c'est d'être à Paris dès 9H du matin.

        TGV.jpgUne très large majorité de Bretons se mobilisent pour une vraie Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui mettrait Brest et Quimper à 3H, 3H15 et maintenant 3h18 de Paris. Il va sans dire que cet objectif ambitieux masque ce qui pourrait bien devenir une guerre de tranchée à savoir, un train quasiment  direct, Quimper Paris. Il n’est pas effectivement  raisonnable d’imaginer qu’une telle performance puisse être réalisée par un train qui ferait un arrêt à Quimperlé, à Lorient, Auray, Vannes… Il faudra donc choisir entre une desserte harmonieuse du territoire breton et l’efficacité horaire  d’un trajet vers Paris.

         Les coûts pour grappiller ces quelques minutes qui mobilisent la plupart des acteurs politiques et économiques bretons se chiffrent en milliards d’Euros. Ils sont sans doute justifiés mais dans la période difficile que vivent les finances publiques, il est probable que de report en report, nous devrons attendre au-delà de 2017 pour joindre Montparnasse en moins de 3h30.

         Faut il pour autant se croiser les bras et attendre le bon vouloir de Réseau Ferré de France pour trouver une alternative à l’avion.  

         Il me semble que ce dont nous avons besoin c’est de pouvoir sortir de la gare Montparnasse vers 9H du matin  afin d’être en place pour un rendez vous, une réunion, une formation vers 9h30. Bien sûr que tout le monde souhaitera que la durée du trajet soit la plus courte. Mais entre lecture du journal, travail sur ordinateur et petite sieste l’essentiel n’est peut être pas la durée du trajet mais bien l’heure d’arrivée. Alors mobilisons nous pour que dans le très court terme un train partant de Quimper soit à Paris pour 9h. C’est à la SNCF, en fonction des possibilités techniques et donc du temps de trajet de fixer l’heure du départ en gare de Quimper. Cette heure de départ  évoluera au gré des gain de temps.  

         Il en va de même pour le retour, l’important est de pouvoir prendre un train en fin de journée de travail, vers 18h30 à Montparnasse, l’arrivée à Quimper se faisant à 23h,  demain à 22h30 et un jour à 22h.

Pour les touristes qui viennent nous visiter une fois de temps en temps, un  prix raisonnable du billet me parait plus déterminant que cette petite heure gagnée à coup de milliards  sur le parcours Paris Quimper

Alors c’est peut être choquant dans le politiquement correct d’aujourd’hui mais je crois que plutôt que l’impossible pour demain matin, exigeons  l’utile, le possible pour maintenant. Montparnasse   à 9h en train me semble à ce titre un objectif raisonnable et accessible.

 

18/10/2013

Une vison de myopes.

Dans un récent communiqué Europe Ecologie Les Verts Bretagne prend acte des décisions gouvernementales en faveur des salariés-es de l'agroalimentaire breton. Ces mesures sont des mesures minimales dans la situation douloureuse où se trouvent les salariés-es et leur famille. Ces salariés ne sont pour rien dans les erreurs stratégiques qui ont plombé Doux et maintenant Gad. Ils sont victimes et doivent à ce titre bénéficier de la solidarité nationale. Ils doivent également bénéficier d'engagements locaux pour que tout soit mis en oeuvre du côté des formations, des reclassements, des aides à la création d'entreprises pour que cette déroute économique ne se transforme en catastrophe sociale.

Les difficultés des entreprises sont dues à un modèle économique productiviste, à bout de souffle; il est grand temps de s'interroger sur des méthodes de production et de transformation qui, en plus des nombreuses nuisances sociales et environnementales qu'elles apportent, multiplient les transports par camions (intrants pour la culture des aliments, nourriture du bétail, abattage..) et n'assurent plus la pérennité des milliers d'emplois de la filière.

L'agroalimentaire breton s'est, depuis les années 60,  spécialisé dans la production de masse, sans apport de valeur ajoutée. Ces productions, sans technicité importante, peuvent se réaliser quasiment n'importe où et en particulier à bas prix, là où la main d'œuvre est encore plus exploitée. Les porcs allemands, polonais envahissent aujourd'hui ce marché. Il en va de même pour les poulets. Les grands patrons de l'agroalimentaire breton ont bâti leur fortune sur le modèle productiviste.  Aujourd'hui ils se battent contre l'écotaxe qui n'a strictement rien à voir dans la déconfiture de ce modèle ultra libéral. Et pour cause, Doux, Gad n'ont pas attendu sa mise en place prévue en  2014  pour licencier les ouvriers et fermer les usines.

Il est donc  tout à fait étonnant que les élus de tous bords viennent apporter leur soutien à  ces actions contre la mise en  place de l'écotaxe qui justement en rendant les transports  plus onéreux, tend  à gérer économiquement les conditionnements et le mouvement des produits de base. Ces actions sont corporatistes et ne prennent aucunement en compte la transition énergétique indispensable pour que nos enfants n'héritent pas d'une planète dévastée. Le suivisme des élus du conseil général a comme une odeur de renoncement après les engagements du Grenelle. Il a comme un parfum électoraliste.