30/12/2014
Quoi de neuf à Quimper ?
A nouvelle équipe municipale, nouvel élan a t-on pour habitude de dire. Les spécialistes en analyse politique vont même plus loin, tant ils précisent que tout nouveau pouvoir, issu des urnes possède 100 jours pour dire ses choix. Passé ce délai, le poids des habitudes gagne l'exécutif qui ensuite s'enferme dans une routine de gestion. Alors que s'est il passé de novateur depuis les 250 jours ou l'équipe de L Jolivet a pris les commandes de la ville.
Abandon du plan Transport préparé par l'équipe précédente, qui avait certes un prix mais tournait véritablement le communauté vers l'avenir. Les électeurs attendaient, semble t-il un autre projet. Réponse rien... si ce n'est la réouverture du pont st Catherine à la circulation automobile...un laxisme évident en matière de stationnement dans le centre ville qui conduit à une occupation anarchique des voies piétonnes par des véhicules de plus en plus nombreux... sinon calme plat. Dans sa campagne "vous allez voir ce que vous allez voir" L Jolivet promettait de supprimer les feux dans le centre ville, de limiter la vitesse de remettre en cause le stationnement payant. Résultat, à part l'abandon d'un projet structurant "le plan transport" , rien de nouveau, aucune mesure alternative aucune perspective.
Mise entre parenthèses de la phase deux du pôle Max Jacob qui amène les différents acteurs culturels de la ville, en particulier "très Tot Théâtre" et "les polarités" à s'interroger sérieusement sur leur devenir.
Enterrement de première classe pour l'agence économique et d'urbanisme " Quimper Cornouaille développement" ce qui inévitablement va briser la dynamique et ramener une situation de concurrence entre les différentes communautés de Cornouaille.
Quant au réaménagement de la gare et de son quartier, c'est le grand silence, il semble bien que le calendrier soit repoussé aux calendes grecques si ce n'est à la saint glinglin.
Et cette semaine qu'apprend t-on..pause dans la réalisation du centre des congres du chapeau rouge. Je ne ferai pas de procès d'intention, il est vrai que pause ne veut pas dire abandon. Mais quand même, ce contre temps indique bien que l'équipe actuelle ne croit pas en ce projet. C'est extrêmement fâcheux car si à chaque élection, l'équipe qui l'emporte remet en cause les projets structurants qui était en chantier, nous allons vite être confronté à un immobilisme préjudiciable à la ville.
Ces cinq dossiers , porteurs de sens pour la ville et la communauté sont: soit purement abandonnés, soit remis en question. Il est bien entendu beaucoup trop tôt pour parler d'échec de cette équipe municipale mais les signes d'immobilisme sont inquiétants. 200 jours de gestion c'est normalement plus qu'il n'en faut pour donner l'allure d'un mandat. Le moins que l'on puisse dire c'est que celui ci manque de souffle, si ce n'est celui de L Jolivet lui même qui s'époumone à clamer haut et fort "c'est moi le chef".
Bonne année 2015 à toutes et tous..
2015...Bloavezh mat d'an holl
13:47 | Lien permanent | Commentaires (13)
14/12/2014
Une vision étriquée de la culture
Après la séance du conseil municipal de vendredi 12 décembre, ou le Maire Ludovic Jolivet et son adjoint à la culture Alain Le Roux s'en sont pris explicitement à l'existence même du centre d'art contemporain de Quimper créé dans les années 90 à l'initiative du Maire RPR de l'époque Marc Bécam, le premier magistrat de la ville somme l'association Tres Tot Théatre de se mettre au diapason de ses désidératas en matière de propositions culturelles. Lors de son discours d'inauguration du festival, il a dit ne pas avoir aimé le spectacle « la maison » ce qui est son doit le plus élémentaire même si la manière de le dire aurait supporté un minimum d'élégance. Il va ensuite plus loin, mettant clairement en garde l'association « MOI qui suis le maire de cette ville.... JE VEUX que l'on ait un spectacle populaire accessible compréhensible par tous.. ».
Ce n'est pas l'intention exprimée qui est condamnable en elle même. Tout le monde peut d'ailleurs s'y retrouver, imaginez ne serait qu'un instant la proposition inverse « je veux un spectacle élitiste, fermé et incompréhensible de tous... ». L'intention est donc acceptable mais pas la façon par laquelle elle est amenée « je n'ai pas aimé ce spectacle... » . Le Maire se pose donc en juge de ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas. Comme il se plait à répéter que c'est celui qui paie qui décide, il n'y a qu'un pas pour qu'il se proclame à l'avenir programmateur des spectacles en fonction de ce qu'il évalue comme bon ou pas bon. L'histoire nous apprend, malheureusement ce qu'il advient alors de l'individu et de la liberté lorsque le pouvoir impose ses choix en matière de culture.
Le Maire nous a clairement fait savoir, et il le prouve encore aujourd'hui, que la culture, ce n'était pas sa priorité. Projet de subventions à la baisse dans ce domaine, discours ambigu sur des associations moins reconnues qui coûteraient bien moins chères et qui feraient parfaitement le travail selon lui. Il est parti en guerre contre la culture et il l'annonce clairement... les associations sociaux culturel vont devoir numéroter leurs abattis, lisait on dans le télégramme. Il devra pourtant faire attention, lui qui n'a à la bouche que le mot « économie ». Il est prouvé que les territoires qui s'en sortent le mieux sont justement ceux ou le rayonnement culturel permet d'attirer des entreprises, qui cherchent pour leurs dirigeants et salariés un cadre de vie ou la culture joue un rôle essentiel. Opposer comme il le fait la culture à l'économie ou dans un autre domaine l'environnement à l'économie, dénote une vision étriquée des dynamiques de développement.
La ville de Nantes qui figure incontestablement dans les villes reconnues comme exemplaire en terme de rayonnement a fait inscrire sur des murs de l'espace publique cette phrase d'Abraham Lincoln... « Si vous trouvez que la culture coûte cher, essayez l’ignorance ».
23:09 | Lien permanent | Commentaires (12)
10/12/2014
Le repos du dimanche remis en cause !
Emmanuel Macron s'apprète à tourner le dos à ce qui a toujours fait une des valeurs de la gauche, à savoir le respect du repos des salariés le dimanche. Formé dans les écoles de commerce puis dans le milieu bancaire cette notion de repos hebdomadaire doit totalement échapper à ce Ministre en col blanc.
La mesure, qui fait débat entre une gauche fidèle à ses valeurs et une gauche convertie au libéralisme , serait prise, soit disant, pour dynamiser l'économie. Mais de quelle économie parle t-on ? Bien évidemment que des commerces seront bondés en particulier à l'approche de fête mais lesquels ? Essentiellement les grandes surfaces situées en périphérie, les commerces de centre ville ont eux peu de chance de voir affluer une nouvelle clientèle. On est en droit alors de s'interroger sur l'efficacité purement économique d'une telle mesure. Les chalands qui vont aller remplir leurs caddys en grandes surfaces ne vont pas augmenter leur budget. Ils vont juste déplacer le temps des achats, trouver ainsi un nouveau lieu de promenade pour la sortie dominicale. La ville de Marseille qui depuis septembre pratique l'ouverture dominicale en tire un bilan on ne peut plus mitigé. Le constat est clair les petits commerces du centre ville n'en profitent absolument pas et pourtant Marseille est une ville touristique. La plupart de ces commerces, qui ont tenté l'expérience en sont d'ailleurs revenus et pratiquent à nouveau la coupure dominicale .
Par contre ce qui va changer, c'est la vie des salariés. Le Ministre nous dira que les heures travaillées le seront sur la base du volontariat. Vaste fumisterie tous les salariés le savent, la pression sera telle que si le magasin est ouvert, il sera particulièrement mal venu de refuser de venir travailler. Ces heures mieux payées mettront sans doute du "beurre dans les épinards". Mais à quel prix en ce qui concerne les équilibres sociaux et familiaux!
C'est donc une véritable entaille au droit des salariés que va proposer Emmanuel Macron. J'espère que pas une voix des écologistes n'ira soutenir ce projet. Quant au Parti socialiste, son glissement libéral se fait de plus en plus sentir et il devient difficile de comprendre comment des personnalités aussi tranchées que Macron et Aubry , portant des valeurs à ce point différentes peuvent encore continuer à se revendiquer du même Parti.
Si le Président de la République et son Premier Ministre espéraient se refaire une santé sur cette proposition de loi, il y a fort à penser qu'ils se trompent. Le clivage à gauche va encore se creuser et les « frondeurs » vont voir agrandir leurs rangs. Quant à la droite, elle saura de toutes manières trouver les arguments pour ne pas voter une loi qui pourtant a tout lieu de leur plaire.
23:57 | Lien permanent | Commentaires (6)