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27/11/2015

Le libéralisme c'est... quand je veux bien!

              Le Maire se fâche et houspille les élus qui ne penseraient pas comme lui  ou qui simplement, émettraient des remarques sur sa façon de faire. Pour ma part, je ne suis pas intervenu sur le fond de ce dossier commercial  si ce n’est pour en évoquer la complexité. Je me suis contenté de faire remarquer que le Maire aurait  été bien inspiré, avant de s’exprimer publiquement, de s’informer de la réglementation.

Sur le fond.

              Si nous en venons au fond. La position du Maire m’a surpris pour ne pas dire plus. En effet, le Maire s’est toujours affirmé comme étant un libéral convaincu. Il me semblait que la seule loi du libéralisme était  la loi du marché. La concurrence sauvage de cette loi provoque inévitablement des vainqueurs et des vaincus, mais pour les libéraux, c’est la loi de la nature… du marché. On s’aperçoit ici que si les vaincus risquent d’être les commerçants des halles, les règles changent. Etonnant ! Le libéralisme prend donc une nouvelle dimension, non seulement, et cela nous le savions, il privatise les profits et mutualise les pertes mais on découvre avec cette affaire que quand le libéralisme  dérange les « amis », il devient interventionniste...

           Sur le fond encore, je pense que ce type d’enseigne « grand frais » répond à une clientèle qui s'alimente  dans les surfaces commerciales de périphérie. La concurrence se situe donc entre ces différentes enseignes qui chacune à leur manière cherche leur clientèle. Il semblerait d’ailleurs que l’enseigne « grand frais » fasse plutôt dans le produit de qualité et privilégie la production locale. Ce qui me semble plutôt mieux que les enseignes classiques.

 l'avenir des halles

            Quant à l’avenir des halles, il tient me semble t-il, essentiellement  à la qualité des produits que l’on y trouve, à leurs prix ainsi qu’à la qualité de l’accueil. Du moins concernant une clientèle non captive. Le rôle de la ville est avant tout de mettre en place et de maintenir la qualité des aménagements qui incitent  les habitants à venir au centre ville. Ce n’est pas en les empêchant d’aller s’approvisionner ailleurs mais bien en leur fournissant  une envie de ville que l’on donnera  de la vie à la cité.

            Les halles sont un des éléments de cette envie mais pas le seul. Le marché de la Providence  en est un autre et l’envie de ville ne se limite pas au commerce. Il y a aussi le désir de la rencontre, de la balade dans un espace apaisé. De ce point de vue la recrudescence des voitures en centre ville  est bien plus rédhibitoire aux Quimpérois que l’ouverture cette énieme enseigne alimentaire qui prendra sans doute sa clientèle sur les autres propositions  périphériques existantes.

25/11/2015

Avis de "grand frais"

Les Quimpérois n’en peuvent plus, confrontés qu’ils sont à l’intense suspense, à la question du jour …le magasin « grand frais » va-t-il oui ou non s’installer à la place de « Monsieur bricolage » route de Coray.

coray.jpgLa semaine dernière le Maire de Quimper avait dégainé, un peu comme à son habitude,  dans la précipitation: « La ville donnera un avis négatif en commission départemental aménagement commercial (CDAC) » et ceci pour préserver toutes ses chances aux halles du centre ville. Il s’était d’ailleurs fait tâcler dans la foulée par une habitante du quartier qui ne comprenait pas pourquoi le Maire avait choisi de donner raison à une minorité alors que le quartier voyait plutôt d’un bon œil cette enseigne à proximité.

La messe paraissait cependant être entendue car de manière générale, la nature du vote de la commune siège entraîne la majorité des votes de la commission donc exit « grand frais »

Et qu’apprend t’on ce jour ? c’est qu’en fait comme « grand frais » souhaite s’installer en remplacement d’une autre surface commerciale dont la fermeture serait postérieure à trois années, il n’y a pas besoin de passage en CDAC. Le seul permis de construire suffit et le Maire ne peut refuser un permis que pour des questions d’urbanisme liées soient au POS soit plus généralement, au code de l’urbanisme. L’affaire se présente donc différemment car il y a tout lieu de penser que l’enseigne fera le maximum pour respecter le règlement.

Dans cette affaire ce qui étonne, au-delà des réelles  questions posées par  l’implantation de nouvelles surfaces commerciales, c’est que le Maire se soit ainsi livré dans la presse, visiblement sans être au courant de la réglementation. Ce qui est en fait pardonnable mais ce qui l’est moins, c’est de l’avoir fait sans avoir recueilli l’avis du service d’urbanisme de la ville. 

Apres l’intervention maladroite, il y a quelques mois de l‘adjoint à l’urbanisme concernant le permis de la mosquée des Turcs, cette fois c’est le Maire qui pense pouvoir s’élever au dessus du droit pour satisfaire une partie de son électorat. Et bien non Monsieur le Maire, satisfaisantes ou pas, les lois sont les lois et dans un Etat de droit, c’est la loi qui détermine la limite de ce qui est autorisé ou pas. Il vous faudra faire avec au grand risque de déplaire à une partie de vos amis.

15/11/2015

Surmonter nos peurs.

marianne3.JPGCe qui s’est passé ce vendredi 13 novembre (« miz du » en Breton qui veut dire mois noir) nous laisse sans voix. Je ne peux penser qu’avec effroi à toutes ces femmes ces hommes, qui étaient là simplement pour goûter aux plaisirs de la vie, aux plaisirs de la ville. Ils occupaient une terrasse de café, un stade de foot, une salle de spectacle, en un instant ils ont connu l’horreur, la mort, la souffrance d’une blessure, la peur…

           La mémoire de Charlie.

             Cet évènement nous ramène douloureusement au 7 janvier, au massacre chez Charlie hebdo et pourtant l’émotion est différente. Ce n’est pas le nombre de victimes qui fait la différence. Elles étaient plus nombreuses vendredi soir. Les journalistes de Charlie étaient connus et familiers. Leur assassinat a provoqué une réaction émotionnelle particulière. S’attaquer à Charlie c’était s’attaquer à l’un des symboles de notre République, un symbole qui en constitue le pilier, la liberté de s’exprimer. La communion qui a uni le peuple français au mois de janvier dépassait les faits eux-mêmes. Il y a eu dans tout le pays à ce moment particulier un élan que l’on peut qualifier de communion, presque de spiritualité qui a faire taire les différences de point de vue. Une sorte d’état de grâce pour le pays qui je le sais ne pouvait durer que le temps de l’émotion… 

             Il est sans doute trop tôt pour le mesurer et le dire mais l’ambiance aujourd’hui me semble très différente. Parce que ce vendredi 13 novembre, vient après le 7 janvier et que peut être s’est déjà s’installée comme une habitude,  une sorte de fatalité. Aussi parce que la peur a semble t-il remplacé la stupeur de voir assassiner les dessinateurs de Charlie. La peur devant cette réalité qui nous saute à la figure. Les cibles étaient vendredi soir parfaitement aléatoires. N’importe qui pouvait se trouver au stade, au Bataclan ou à la terrasse d’un café. Et ce sentiment est nouveau et modifie profondément la nature des réactions.

          La peur est une réaction momentané,  normale mais elle rétrécit notre capacité à voir les autres. Ce qui doit donc nous animer maintenant c’est la volonté de surmonter cette peur.    

          Comment en est on arrivé là?   

         Les experts, les commentateurs et une partie des hommes politiques parlent de guerre. Oui elle existe cette guerre, mais elle se déroule au Mali, en Syrie et le mot ne me semble pas juste pour qualifier se qui se passe sur notre territoire. Ces jeunes qui se font sauter, qui massacrent à l’aveuglette sont des assassins mais peut on les qualifier d’ennemis. Ils sont Français pour la plupart, ont reçu une éducation à la française. Des instits, des profs, des parents ont tenté de leur expliquer les valeurs de la République alors que s’est il passé pour qu’ils deviennent ainsi des chiens enragés. Comment en sont ils arrivés au point de confondre le jeu vidéo et le massacre de jeunes qui leur ressemblaient.

           Je n’ai bien évidemment pas de réponses à cette question mais je crains que de parler de guerre n’entraîne la mise en place d’outils et moyens à la hauteur d’un conflit et ne nous empêche de regarder nos quartiers. Pour sortir de ce cercle infernal, il nous faut au contraire chercher à comprendre les raisons de la radicalisation qui emmène des jeunes garçons, des jeunes filles à partir pour la Syrie, à comprendre comment un jeune de 20 ans peut ainsi tirer sans trembler sur un autre jeune avant d’actionner sa ceinture explosive.

22:06 Publié dans Jeux | Lien permanent | Commentaires (2)