Daniel Le Bigot

Comme en 2012, je souhaite et je soutiendrai s'il se présente, une candidature de Nicolas Hulot lors des prochaines élections présidentielles. A l’époque, je considérais que pour l’écologie et pour le mouvement des écologistes, Nicolas Hulot était celui qui pouvait porter le mieux notre message. J’ apprécie Eva Joly pour son engagement pour son militantisme mais elle ne m’apparaissait pas comme la bonne personne dans le cadre de ce moment de communication qu’est une élection présidentielle. Je dis "moment de communication" tant il se semblait tellement improbable à l'époque qu’un écologiste puisse gagner cette élection. Il s’agissait donc bien de communiquer et de faire passer notre message.

Sortir des schémas décevants.

La situation en 2017 sera bien différente et le sens d’une candidature de Nicolas Hulot sera aussi tout autre. Aucun candidat, qu’il soit de gauche ou de droite ne me semble en mesure de rassembler les Français autour d’un nouveau projet pour le pays. La droite souhaite revenir au pouvoir par A Juppé ou N Sarkozy, dans un esprit de revanche pour imposer un libéralisme totalement décomplexé et ravageur d’un point de vue social. La gauche par F Hollande ou M Valls s’est perdue dans ses renoncements. Loin d'incarner l'espoir, elle décourage aujourd'hui le peuple de gauche. En ce qui concerne la gauche de la gauche, je n'ai aucune confiance dans le discours clivant et incantatoire de Mélenchon. Je ne parle pas de la candidature de Le Pen qui nous ramènerait aux heures les plus pitoyables de notre histoire. Quant à une candidature issue du seul parti Verts dont je suis membre, je pense que les errements de ces derniers mois risque de la plomber et sans doute de plomber encore plus le mouvement.

L’échiquier politique en présence n’offre donc actuellement pas d’alternative susceptible de mobiliser les électeurs du pays. Il faut donc trouver ailleurs, inventer autre chose en s’appuyant sur une France qui a envie de changer car elle existe cette France et elle s’engage chaque jour un peu plus dans des actions concrètes qui change son quotidien. En fait se sont les institutions qui apparaissent comme les freins à ce renouveau.

Artisan d'une constituante pour une nouvelle République.

           Nicolas Hulot devra se présenter non pas en sauveur de la Nation ni en homme providentiel mais comme un trait d’union. Tout l'inverse d'un " Moi Président Je.....". Il devra marquer la fin d'un monde politique qui a vécu et qui est actuellement en panne et ainsi être le détonateur d'un projet à inventer dont l’écologie et la planète seraient les axes forts. Il est libre et ne doit allégeance à aucun parti politique. Il peut s’entourer de personnalités nouvelles qui auront à cœur de défricher un terrain politique laissé en jachère par deux camps tétanisés par leur propre histoire. Il devra alors se positionner comme l’artisan d’une constituante pour une sixième République. Accepter de ne pas être l’homme du changement mais d’être celui qui donne au pays les outils pour se choisir un avenir.

Alors sur cette base Nicolas Hulot peut rassembler au delà des générations, au delà des clivages politiques, tout un pays qui a besoin de retrouver le chemin du dialogue, de l'espérance.

          La municipalité de Quimper, en imposant le groupe amiénois « Fatals Picards » sur la scène place st Corentin, lors de la fête de la musique montre une nouvelle fois la conception particulière qu’elle a de l’action culturelle sur la ville.

          Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les qualités du groupe Fatals Picards mais simplement de revenir sur deux principes qui faisaient jusqu’ici consensus sur la ville.

          Le premier revient à l’origine de cette « faite de la musique » car c’était bien l’esprit de la fête. Ce jour là, à l’initiative de Jack Lang, le maximum de musiciens est invité à s’exprimer dans la rue. L’idée est bien donc de la gratuité des prestations avec des artistes qui déambulent dans la ville. C'est vrai que la présence des scènes équipée et généreusement amplifiées  avait déjà, depuis quelques années, entamé cet esprit mais la gratuité restait cependant de mise.

           Le deuxième principe, plus général celui là, est que lorsque la municipalité confie à une association la charge  de gérer une animation, il ne lui appartient pas d’en définir la programmation. Imaginez le Maire décidant des soirées du Théâtre ou du passage des artistes lors du festival de Cornouaille. Ceci est tout simplement une question de confiance et de respect. Le Maire s’était déjà compromis l’an passé, remettant publiquement en cause une soirée organisée par Très Tôt  théâtre. Il s’en était ensuite plus ou moins excusé lors de l’inauguration du Novomax en reconnaissant avoir fait une erreur. Qu’a cela ne tienne, il recommence.

            En imposant un groupe rémunéré sur la scène de la place st Corentin gérée par l’association « les Polarités » et ceci, je le répète,  quelque soit la qualité de ce groupe, la municipalité quimpéroise brise  une habitude et deux principes. C’est son droit. Il n’empêche que cette opération interroge sur la volonté récurrente  du Maire de s'immiscer dans l'élaboration des programmes. Elle interpelle aussi le monde associatif, qui d'un coté voit ses subventions drastiquement rabotées, voire totalement supprimées comme au "Quartier" et de l'autre constate que la municipalité trouve de l'argent pour une scène habituellement gratuite.

             Suite à la réunion de Fouesnant de vendredi 3 juin, Le constat d'une Cornouaille qui manque de souffle est largement partagé et pourtant l’ensemble des élus et des acteurs économiques du sud Finistère le reconnaissent c’est le territoire pour engager une vraie dynamique. Alors que manque t-il pour  que la Cornouaille se mette en marche.?

              Sans doute un vrai pilote. Une volonté forte, reconnue qui dépasse les intérêts de chaque communauté et qui soit à même de fédérer les énergies présentes sur le territoire. Le défi n’est pas simple car nous vivons ici le syndrome d’Astérix. Chaque pays de Cornouaille est un village et chaque village a son chef. Il faut donc rassembler sans contraindre, convaincre sans dominer. Quimper semble naturellement placée pour assurer ce rôle de fédérateur encore faut il que la ville ait cette volonté et dépasse ses propres intérêts pour bâtir ce territoire.

              Il faut ensuite que les habitants de cet espace se sentent Cornouaillais. Or ce sentiment d’appartenance ne se décrète pas, il se cultive. L’organisation d’un grand évènement populaire associant les habitants peut participer à fabriquer ce sentiment d’appartenance.

              Il faut ensuite que la Cornouaille ait du sens à l’extérieur. Que de France et de Navarre les gens situent non seulement son positionnement géographique mais aussi sa réalité économique, culturelle. Il s’agit pour reprendre une expression à la mode de faire du « marketing territorial ». La marque « Cornouaille » devrait apparaître sur les évènements majeurs qui se déroulent sur son territoire. Les vieilles coques vont se retrouver à Brest cet été. Elles vont ensuite descendre à Douarnenez … la Cornouaille est complètement absente de l’évènement. La régate AG2R part de Concarneau, c’est un évènement de portée nationale, la Cornouaille est absente. Nous avons à Port La Forêt un pôle d’excellence en matière de formation des skippers. Qui sait en dehors des Bretons que Port Laff se trouve en Cornouaille ? le mondial pupille rassemble des jeunes de tous les pays, ce ne serait pas faire injure à Plomelin, qui en a eu l’initiative d’en faire une carte de visite de la Cornouaille. Il nous reste le festival de.. Cornouaille. Sans doute faut-il lui donner une autre dimension pour qu’il apparaisse dans le top des festivals de l’été. Ce ne sont ici que des exemples pris sur l’existant mais qui montrent bien les possibilités et qui pointent également nos lacunes.

                 Dernier point, il faut aussi que la Cornouaille apporte au quotidien un plus à ses habitants. On pourrait améliorer, rassembler les itinéraires de randonnées, les voies cyclables du territoire dans un schéma Cornouaillais de déplacement doux . On peut également faire participer l’ensemble des Cornouaillais aux réductions spectacles et sportives qui s’organisent sur notre espace.

                             Les idées et les occasions ne manquent pas. Il faut simplement qu’une volonté se matérialise et que les différents responsables économiques, culturels et politiques se sentent vraiment investis dans cet esprit «  Cornouaille ».