17/04/2006
Les parapluies de Cherbourg
Samedi matin 6h30, dur dur le réveil. La perspective de 6h de car pour rejoindre Cherbourg n’est pas de nature à chauffer l’ambiance mais quand on y croit, on y croit. Nous étions donc une soixantaine de Cornouaillais pour ce déplacement dans le cotentin.
14 h sur le port de Cherbourg, On piétine. Le ciel dégouline. Il fait froid. Il parait qu’il y a eu des discours, sans doute tous aussi pertinents les uns que les autres. Je dis bien, il parait parce que placés en queue de manif, nous n’avons rien entendu. 15h le cortège s’ébranle, ouf, c'est le moment de se dégourdir les jambes.
Le grand rayon de soleil de cette journée, c’est bien le nombre de participants. 20 000, 30 000 qu’importe, c’était de toutes façons plus que prévu. La preuve que la mobilisation antinucléaire reste parfaitement d’actualité. Coté ambiance, en plus de la pluie, il faut bien reconnaître que Cherbourg ce n’est pas Plogoff. Dans les bistrots, les regards des piliers de comptoirs ne sont pas franchement sympathiques. On entend toujours le même refrain… « Cette centrale, c’est 3000 emplois… » Il faut dire qu’aujourd’hui dans la presqu’île, il ne reste quasiment plus rien d’autre. Le nucléaire cohabite mal avec toute autre forme de développement et en particulier avec le tourisme… du coup le coin fait vraiment sinistré. Une vague idée de ce qu’aurait pu devenir le cap Sizun sans les 100 000 militants rassemblés un lundi de Pentecôte de 1980.
Au fait, vous les anciens combattants, est ce que vous vous souvenez du ciel ce fameux lundi de Pentecote 1980? Allez à vos plûmes.
18:58 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (2)
12/04/2006
Le PS: en panne d'idéal !
Ce qui m’interpelle dans le point de vue de Bernard Poignant paru dans le OF de samedi, mais aussi dans les propos de nombreux hommes de gauche, c’est d’un coté la non remise en cause de l’existant et de l’autre l’absence de propositions. Il y fait un constat, qu’il nomme lui-même « de vérité » …sans doute, mais cela reste un exercice de chroniqueur. Il appelle à l’union nationale sur la question de la sécu et des retraites. C’est aussi ce que dit la droite, justifiant ainsi qu’il serait inutile, voire aventureux de changer une équipe qui aurait le soutien de tous. Rien sur la dérive du capitalisme qui préfère rémunérer l’actionnaire que l’employé. Se privant ainsi des recettes sociales liées au travail mais pas au capital. Rien sur les cadeaux faits aux tranches supérieures qui du fait du bouclier fiscal sont exemptées de participer à l’effort national. C’est pourtant bien l’impôt qui permet de redistribuer du service sur tout le territoire donc moins d’impôt égal moins de justice.
En fait Bernard Poignant le dit lui-même, « c’est du réformisme bon teint voire grand teint… » C’est comme si le 21 avril ...et les propos « bon teint » de Jospin avaient été oubliés. Comme si le NON au référendum n’était pas du à l’arrogance d’une classe politique tellement « bon teint » que le citoyen de droite comme de gauche, perdu dans un texte compliqué donc suspect, a rejetée sans autre forme de procès. Comme si le cuisant échec du CPE n’était pas du à la suffisance d’un Premier Ministre « bon teint » qui a cru pendant deux mois qu’il suffisait d’expliquer pour convaincre. Alors les jeunes lui ont dit « on n’est pas des bœufs, on sait lire et on a compris, mais on n’en veut pas de ce CPE ».
Il ne suffira pas de dire et de redire, « c’est comme ça, le monde est dur et impitoyable » pour transformer la société. Si les hommes politiques de gauche ont perdu l’usage des mots solidarité, justice sociale c’est qu’ils sont en manque d’idéal. Bien sûr que c’est compliqué « l’idéal » c’est prendre le risque de décevoir au final mais c’est aussi et avant tout mettre toute une société en marche. Lui redonner la confiance, le respect d’elle-même et des autres.
"L’idéal" est un précieux carburant durable et bon pour la planète.
00:20 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (5)
07/04/2006
Qui est hors la loi?
Mais c’est quoi ce pays de m…( c’est Lionel aux guignols) ou on expulse une mère Sakinat et sa fille Patimat âgée de 6 ans. Elles sont originaires du Daguestan, pays qui plonge dans l’intégrisme religieux où l’on ne fait pas de cadeaux aux enfants nés hors mariage.
Toutes les expulsions sont par nature inhumaines. Elles contraignent quelqu’un à quitter un territoire contre son gré. Mais certaines le sont plus que d’autres. Et celle-ci me choque particulièrement. Les Verts brestois soutiennent la mère et la fille. Ils se mettent sans doute hors la loi en faisant obstruction à une mesure d’éloignement.
Il ne manquerait plus qu’ils soient inquiétés pour ce motif. Pendant que Chirac promulgue une loi dont il dit immédiatement qu’il ne faut pas l’appliquer. Ce n’est pas de l’obstruction ça ?
00:40 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (0)