Daniel Le Bigot

Eva Joly sera sans doute la candidate que choisiront les militants Verts.

Elle a cette grandeur d’âme qui nous va si bien. Parfaitement intègre, droite comme un I dans ces bottes de juge, elle incarne ce que nous sommes  en droit d’attendre d’une présidence de la République. Tout le contraire de Marine Le Pen qui n'est en fait qu'une Jean Marie maquillée

les questions d'éthique.

 Eva de sa petite voix frémissante sera incollable sur les questions d’éthique. Elle saura convaincre les Français qu’il faut sortir de la cinquième république voulue par De Gaule  pour  mettre en place une nouvelle république qui donnera plus de pouvoir à l’assemblée  nationale. Son combat contre le pouvoir  de l’argent, contre le bouclier fiscal et pour une nouvelle répartition de l’effort  fiscal lui vaudront  l’approbation d’une gauche méfiante par rapport aux expériences d’un DSK à la tête du FMI ..

Alors Eva Joly, la meilleure candidate pour l’écologie ? Les choses risquent malheureusement d’être un peu plus compliquées. S’il est   vrai que les sondages ne font pas les élus, il n’empêche qu’ils contribuent à faire le ménage dans les candidatures.  Rappelons nous la douloureuse expérience d’Alain Lipietz  candidat apprécié, reconnu par les militants qui a malgré tout, du laisser la place suite à un déficit d’image constaté.

Pour qu’ Eva puisse vraiment apporter aux écologistes la crédibilité attendue à l’occasion de cette présidentielle, il lui reste encore du chemin à faire. Il lui faut en particulier endosser  sur son nom, cette étiquette  d’écologiste que porte presque naturellement Nicolas Hulot  et qui pour l’instant lui fait défaut.

Il y avait du monde ce soir au lancement de la concertation sur le schéma transport mené par Quimper communauté.  Malheureusement seuls les commerçants du centre ville, relayés en cela par les élus de droite y ont exprimé leur opinion.

Difficile de bouger les habitudes.

Rien de bien nouveau sous le ciel des commerçants, un seul discours " pas de voitures, pas de commerces". En fait ils passent leur temps à regarder les grandes surfaces périphériques et ils en tirent la conclusion que si la périphérie marche et pas eux, c'est la faute à la mairie qui ne construit pas de parkings, pire elle en supprime. Aucune remise en cause de leur propre fonctionnement. La qualité de l'accueil, la qualité  et le prix des produits les plages  d'ouverture... rien, lls sont parfaits, c'est forcément  la faute à l'autre. On en a même entendu un,  nous dire que "Quimper était un village avec son église, bien tranquille... " et en écho, qu'il fallait surtout ne rien bouger. Il nous avait demandé d'enlever le projet de la Providence, il vient de réclamer le retrait du projet transport. En fait, c'est cela leur message  principal... " c'était mieux avant donc il ne faut rien bouger "  Une petite voix s'est malgré tout élevée pour dire que le bus c'est bien mais il faudrait qu'il y en ait plus et plus tard le soir... il a même dit qu' à Quimper on va deux fois plus vite à vélo qu'en voiture. Ce que je confirme mais cela m'a fait plaisir de l'entendre dire par quelqu'un d'autre. A ce stade de la concertation, je me suis contenté de dire que le centre ville, n'en déplaise à certains, n'était pas qu'une vaste galerie marchande et que nombre de personnes y viennent tout simplement pour se balader, pour rencontrer des gens et pour  apprécier les espaces de qualité.

C'est le moment pour s'exprimer.

Reste maintenant que cette première réunion entame la phase de concertation publique qui se terminera par un avis du commissaire enquêteur. Il n'est pas dans ses attributions   de transformer l'enquête en référendum ni d'ailleurs de juger de la pertinence politique d'un projet municipal mais bien de vérifier si d'un strict point de vue juridique les intérets des uns et des autres ont bien été respectés.

La candidature de Nicolas Hulot semble semer le trouble chez les écologistes et sans doute, même s’ils ne l’avouent pas directement, dans l’ensemble des états major politiques.

En fait, que représente, pour nous les écologistes, cette élection présidentielle ?  L’espoir de propulser l’un des  nôtres   à l’Elysée ?  Restons lucides, si de plus en plus de Français se retrouvent dans nos propositions,  nous savons très bien que l’heure n’est pas encore arrivée. Cette élection doit donc servir à faire avancer nos idées et à rassembler  un maximum de suffrages afin de  pouvoir peser de manières tangible sur les orientations politiques du pays pour les années à venir.

Les militants d’Europe Ecologie les Verts se trouvent donc logiquement appelés  à répondre à la question de savoir quel candidat se trouve le mieux à même de faire le plein des voix écologistes.

Dany Cohn Bendit sans doute le meilleur candidat.

Pour moi, aujourd’hui,   la réponse est évidente, il s’agit de Dany Cohn Bendit. Petit problème, Dany a clairement dit, et je ne le vois pas revenir là-dessus,  qu’il ne sera pas candidat à cette élection présidentielle. Eva Joly s’est, elle, déclarée candidate à la candidature. Personne ne mettra en cause la loyauté de son engagement. La question reste malgré tout posée, de son audience auprès des électeurs. Bien entendu que les sondages ne sont que des indicateurs et qui plus est, à un moment bien précis. Il n’empêche que pour l’instant, et je dis bien pour l'instant car la campagne n'est pas encore lancée,  sa candidature ne soulève pas l’enthousiasme général. Je pense d’ailleurs qu’il en sera sensiblement de même quant à la candidature d’Yves Cochet  et sans doute de tout autre candidat issu d’Europe Ecologie les Verts. Une élection présidentielle est toujours une épreuve délicate pour nous les écologistes. Dominique Voynet était à nos yeux une bonne candidate, son faible  score  a  cependant marqué une pause dans la progression de nos idées.

le projet de société des écologistes est connu.

C’est, il me semble, en considérant ces aspects qu’il nous faudra regarder la candidature de Nicolas Hulot  qui vient d’annoncer qu’il rechercherait l’investiture du mouvement écologiste. S’il confirme ce point, il est évident qu’il devra porter  les valeurs et le projet du parti politique. Sa candidature méritera alors d’être étudiée sérieusement et je pense que nous aurions tort de la rejeter au prétexte que son parcours politique diffère de celui des militants historiques, ce qui, entre nous, est également le cas en ce qui concerne Eva Joly.