23/11/2006
Reconnaitre la biodiversité.
Pour être complet sur la question des aides européennes qui risquent d'avoir comme conséquence la suppression de kilomètres de talus, de bandes enherbées... , il est nécessaire de pointer la co-responsabilité du gouvernement.
En effet la commission européenne, dont l'orientation ultra libérale n'est plus à prouver, proposait de prendre en référence les productions des années 2000,2001,2002 pour le calcul des primes. En gros, les paysans qui faisaient beaucoup de maïs à l'époque, auront le droit à de fortes primes, ceux qui, par soucis de protection de l'environnement s'étaient tournés vers l'herbe seront pénalisés.
Elle laissait malgré tout (magnanime) aux Etats membres le soin d'aménager la distribution des aides destinées à soutenir l'agriculture. 22nov_PAC.2.doc
En fait ce cas montre bien une fois de plus l'effet pervers des primes basées sur la production et leur coté aléatoire. Tant que la société n'aura pas reconnu le rôle utile, pour la biodiversité et pour l'équilibre biologique, des surfaces non cultivables (talus, landes, zones humides...), celles ci seront soumises à rude épreuve et risquent de disparaître progressivement.
Deux sites intéressants à consulter.
http://www.talus-bretagne.org/
http://collectifdpu22.oldiblog.com/
16:55 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (1)
22/11/2006
Les talus de la biodiversité.
Dans le contexte actuel je ne peux que soutenir ( une fois n'est pas coutûme) la demande des agriculteurs FDSEA de comptabiliser dans les surfaces agricoles cultivables mais non cultivées les talus en pourtour des parcelles. C’est à ce jour la solution la plus efficace économiquement pour préserver ces talus par ailleurs indispensables à l’équilibre biologique et à la gestion des écoulements d’eau.
La politique agricole commune montre ici ses limites et ses contradictions. D'un coté, en ne s’attachant qu’à la production elle déserte tout un pan de l'aménagement du territoire. Un talus ne produit pas directement, il n’existe donc pas. De l'autre elle impose, fort justement, aux pays membres de prendre les mesures pour atteindre le bon état écologique des eaux d'ici 2015.
Si une politique agricole commune se doit de fixer des principes, elle doit également tenir compte des spécificités des territoires. Il est évident que les conditions agricoles sont très différentes suivant que l’on se situe dans une région de plaine céréalière ou dans le bocage breton ou normand. C’est à force de nier ces évidence au nom de l’idéologie de la libre concurrence et donc de la suppression des dispositions particulières, considérée comme des entraves à cette idéologie, que l’Europe apparaît comme une machine à broyer les hommes et à uniformiser les cultures et modes de vie.
L’Europe n’est malgré tout pas la seule responsable de cette perte de diversité. Depuis les années 1960 sous l’impulsion des techniciens de la DDA DDE c’est plus des deux tiers du linéaire qui ont ainsi été supprimé en Bretagne. Une partie était sans doute justifiée afin de moderniser l’outil des exploitations, mais là aussi l’abus est rapidement devenu la règle. La prime de rémunération des ingénieurs au km de talus abattu dans les opérations de remembrement a pesé lourdement sur l’image du bocage breton.
La logique voudrait maintenant que les talus comme les landes ou les zones humides qui ne sont pas producteurs au sens économique mais indispensable à l’équilibre écologique soient reconnus en tant qu’éléments du patrimoine rural commun et bénéficient à ce titre d’une protection administrative ainsi que des moyens financiers pour en assurer la gestion. Que cette reconnaissance soit faite au niveau de l’Europe ou des Etats ne change pas grand-chose, ce qui est essentiel c’est qu’elle soit efficace.
08:45 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (2)
19/11/2006
Du poulet, encore du poulet
Vendredi soir, le conseil municipal de Quimper avait à donner un avis sur une régularisation d'élevage de poulets sur la commune de Briec. Cet élevage possédait une autorisation antérieure datant de 1991 pour 74 000 poulets. L'adjointe de la ville, par ailleurs Présidente du syndicat SIVALODET chargé de mener une politique de l'eau à l'échelle du bassin versant proposait un avis favorable!
Il faut savoir que le canton de Briec est dit en Zone d'Excédent Structurel , c'est dire qu'il s'y produit trop d'azote organique par rapport aux capacités d'absorption des surfaces cultivables. De plus le plan d'épandage de cet établissement porte sur 103 hectares disséminés sur 5 communes dans un rayon de 20 km et se trouve en limite de saturation en azote.
Du coup les deux élus Verts ont proposé eux d'émettre un avis défavorable. Réponse de l'adjointe " ce projet respecte les normes, donc avis favorable". Je lui ai rétorqué que notre avis ne consistait pas à vérifier si les normes étaient respectées, il y a du personnel en préfecture dont c'est le travail, mais bien de donner un avis sur la pertinence d'un tel élevage. C'est donc un avis politique et non pas administratif qui est attendu.
Ce fait est symptomatique du manque d'imagination, d'ambition, de liberté des élus qui bien souvent dans le débat reste au stade de l'application du règlement.
Je ne confond pas le débat du conseil municipal avec la fonction exécutive du Maire que consiste ensuite à signer des actes administratifs (permis de construire...) là effectivement en appliquant les règlements.
Bilan des courses, avis favorable du conseil avec onze abstentions et deux votes contre.
19:16 Publié dans ville | Lien permanent | Commentaires (1)