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01/06/2014

Quel sens sera donné à la réforme territoriale?

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           Le Président de la République l'a annoncé " le pays va connaître prochainement une  réforme territoriale" . Le débat agite le monde politique dans son ensemble et les spéculations vont bon train entre une éventuelle disparition des départements et un remodelage des régions. Il me semble important aujourd'hui que Le Président de La République  nous dise clairement le but de cette réforme. S'agit il de diminuer les dépenses en supprimant certaines  entités et il devra alors préciser  que  vont devenir  les fonctionnaire territoriaux qui actuellement font fonctionner ces structures. Ou s'agit il de donner plus de puissance aux régions dans une Europe rénovée, ce qui signifie sans ambiguïté, réduire le pouvoir de l’État. Pour l'heure le projet manque de souffle et pour le moins de lisibilité.

          Les Maires des trois métropoles de l'Ouest se sont d'ailleurs tres rapidement exprimés pour un territoire articulé autour de leurs  métropoles, faisant de ce fait, fi de l'entité administrative régionale. P Massiot, Président de la région a senti le vent du boulet et sans doute téléguidé par son prédécesseur et ami J Y Le Drian, s'est dans la foulée exprimé pour une région Bretagne forte de cinq départements. C'est  également la position défendue par le Député Jean Jacques Urvoas. Un peu plus au Sud, la Présidente de Poitou Charente, toujours prompte à semer la zizanie, y va de son petit couplet proposant une association Poitou et Pays de Loire (y compris Loire Atlantique) . Ce qui aurait pour effet de couper l'herbe sous les pieds des tenants d'un Bretagne historique.

             Pour l'instant François  Hollande reste relativement discret tout en indiquant qu'il verrait bien une diminution du nombre des régions en les associant simplement au moins deux par deux. Ce qui ferait passer leur nombre de 27 à 14 ou 15.  On y trouverait  une seule région associant la  Bretagne et les  Pays de Loire. Cette proposition ne fait pas non plus le bonheur des Bretons car ils craignent à juste titre, une dilution de l'entité bretonne dans un maelstrom administratif, sans histoire et sans âme.

             Le débat est ainsi lancé et à mon avis, il n'est pas prêt d'être tranché surtout que pour l'instant on n'entend que des élus s'exprimer. Quand les habitants vont s'y mettre, le nombre de propositions et la variété des groupements possibles vont grimper en flèche.

             Les élus EELV de Bretagne dont je fais partie, tentent de participer au débat pour l'instant tres restreint,  en rappelant leur attachement à une Bretagne historique forte de son identité. Ce qui signifie en fait les 4 départements actuels plus la Loire Atlantique. Il semble que le sentiment des habitants de ces 5 départements soit plutôt favorable à cette proposition. Sauf que les Pays de Loire ainsi privé de Nantes  risquent de ne pas y trouver leur compte. Jacques Auxiette actuel Président des Pays de loire bataille ferme contre cette option.    Par ailleurs  si cette Bretagne à 5 départements a vraiment un sens pour les Bretons, quelle logique alors mettre en place pour définir les autres  régions qui n'ont pas de réalité historique par exemple quelle limite à une région Centre.

            Il devient, de fait urgent que le Président de La République  donne le sens de son projet de réforme. Au risque sinon de susciter des guerres de chapelles, des combats de Présidents pour la survie de leur collectivité et une montée des conservatismes en tout genre.  

 

27/05/2014

l'Europe à la croisée des chemins. .

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 C'est un véritable choc que nous avons vécu dimanche soir à l'annonce des résultats des élections européennes. Les médias nous annonçaient depuis un moment ce raz de marée FN... mais de voir les résultats s'afficher,  c'est encore une autre histoire. 25 % des électeurs ont choisi de donner leur voix au FN. La France fer, de lance de l'humanisme, Patrie de Victor Hugo, d’Émile Zola de Jean Jaurès d'Albert Camus.... pays des droits de l'homme,  devient ainsi la première grande nation à mettre en tête des candidats d'extrême droite lors d'une élection nationale.  Certains diront «   Marine Le Pen ce n'est pas son père... que le FN a beaucoup évolué... » certes mais ne nous trompons pas, au delà de la posture ouvertement opposée à l'Europe, ce sont aussi des idées nauséabondes qui rampent. A moins de 5 % ces idées sont dangereuses mais restent confinées au folklore à 25 %,  elles s'installent  et vont déferler dans les institutions, sur la place publique, dans les médias, au café du commerce.

              Comment en est on arrivé là ?

              C'est  la question que tous les responsables mais aussi que tous les citoyens doivent se poser. Les affaires qui jettent le discrédit sur la classe politique dans son ensemble, bien évidemment. Et de ce point de vue il semble que la gauche installée fasse jeu égal avec la droite. Le manque d'explications sur ce qu'est réellement l'Europe, certainement. Surtout qu'il est devenu de bon ton de dire, dès que quelque chose va de travers «  c'est la faute à l'Europe... » mais au delà de ces raisons, qu'avec un peu de volonté nous pouvons combattre, il y a globalement et durablement installé un sentiment d'impuissance devant un  pays dont la grandeur semble s'étioler. En réalité et il faut l'admettre si nous ne voulons pas nous enfermer dans la spirale de l' autisme,  nous n'avons plus les moyens de notre train de vie. La droite, les socialistes, et à ce titre le discours du Président de la République était pathétique,  en appellent à une chimérique croissance de la consommation pour créer de l'emploi.C'est une  fausse route. Nous consommons déjà de trop par rapport à l'équilibre de la planète et il n'y aura pas de reprise économique durable par la consommation. Les trente glorieuses qui nous laissent aujourd'hui la gueule de bois sont terminées. Nous avons exploité nos colonies, c'est terminé. Le capitalisme patronal ou financier a maintenu la classe ouvrière en état de servage, c'est terminé. Ce qui se profile devant nous c'est l'émergence, parfois  en forme de revanche, des pays qui se développent.

              Alors que faire devant un tel diagnostic ?

          D'abord prendre  du temps. Ne pas se précipiter dans les ouvertures  des marchés concurrentiels. Entre le repli protectionniste et le libéralisme à tout crin,  il y a  les palettes d'une économie "contrôlée". En effet, la libre concurrence des marchés entre pays n'a de sens que si les règles sociales et environnementales correspondent. Il appartient  à l'Europe de définir des zones « iso-sociales » (sensiblement de même niveau social)   ou le marché pourrait être complètement ouvert et des passerelles entre zones différentes.  le déficit social entre les différentes zones serait compensé par une taxation qui viendrait en aide au développement social et environnemental.  Le niveau de ces taxations étant   régulièrement revues en fonction des évolutions du pays.

              Il est par contre complètement inutile et irresponsable  de faire miroiter   une croissance de la consommation  dans l'ouest de l'Europe pour créer des emplois. Nous devrons, dans un premier temps,   faire avec cet équilibre entre nos ressources et ce que nous considérons comme nos besoins  pour  envisager à court terme  une modération  de nos  consommations.  Plus des  trois quarts des pays de la planète vivent aujourd'hui une consommation 5 à 10 fois inférieure à la notre. Il est absurde de croire que l'équilibre se fera à notre niveau. La planète ne le supporterait pas.  A nous d'évoluer pour mieux organiser le partage. A nous de changer nos repères et d'orienter nos satisfactions vers les nouvelles richesses immatérielles  que vont devenir le temps les relations, la solidarité. Pour reprendre un terme à la mode, il faut maintenant changer de logiciel. C'est le rôle des responsables politiques de proposer ces nouvelles perspectives. Electoralement ce n'est pas gratifiant car le temps du changement est beaucoup plus long que le temps du mandat. C'est pourtant là, toute  la grandeur de l'action politique.

 

22/05/2014

Des champions pour une Europe libérée de idées reçues.

Que ne dit on de l'Europe quand la mauvaise foi sert d'étendard. Dernièrement, un producteur d'abricots de l'Ardèche  se plaignait que ses jeunes  employés ne pourraient plus ramasser les fruits à partir des escabeaux traditionnels...  il  faudra maintenant une nacelle, qui bien entendu fera grimper  le prix de revient du kilogramme.  "C'est la faute à l'Europe qui met son nez partout..."  Renseignements pris, la Commission Européenne dans une directive, demande simplement  à ce que soit assurée la sécurité des jeunes cueilleurs d'abricots, quoi de plus normal en fait. Les Allemands ont d'ailleurs  traduit cette recommandation par.... "escabeaux interdits au delà de 3m de hauteur"  les Français, faisant preuve d'une simplicité légendaire... "escabeaux interdits pour a cueillette des fruits".     

Ceci n'est qu'un exemple mais il illustre bien le malentendu que les Français entretiennent avec l'Europe. Malentendu qui prend sa source non pas au sein du parlement ni même au sein de la commission européenne mais tout simplement au sein de l'administration nationale.  Toutes les directives Européennes doivent être transcrites en droit Français et il appartient au Parlement National de proposer un texte qui respecte le sens de la directive mais dont il lui appartient de définir la teneur.

Quand cet arboriculteur vient sur le plateau de TV critiquer l'Europe qui lui mange son gagne-pain, pas un doigt ne se lève pour lui dire " contacte ton Député pour connaître ce qu'il a voté". Non c'est tellement plus commode de dire " ça ne marche pas, c'est la faute à l'Europe". Ce soir encore un agriculteur  se plaignait de ne pouvoir "engraisser" ses terrains du fait  d'un règlement européen qui interdit tout apport d'azote sur des terrains dont la pente est  supérieur à 20%. La réalité, l'Europe par sa directive Nitrate sanctionne la France qui ne respecte pas les quantités d'azote apportés  qui bien souvent se retrouvent dans les cours d'eaux. L'administration française pond un décret mais le journaliste s'est bien gardé de dire que la directive Européenne s'est positionnée uniquement  sur un objectif " réduire les fuites d'azote". Le moyen, à savoir cette interdiction d'épandre est le fruit de l'administration nationale.

Il ne s'agit pas ici de dire si cette réglementation nationale  est bonne ou pas mais simplement de préciser QUI prend ce décret et dans quel objectif.

La mauvaise foi et  le manque de courage politique font  aujourd'hui des ravages dans tous les  esprits. Dimanche prochain il faudra voter pour des candidats qui ont un projet pour l'Europe,  il faudra voter pour des bâtisseurs.