Daniel Le Bigot

Je reviens sur cette question qui pour moi est très importante car elle met en lumière deux dysfonctionnements démocratiques.
le premier est structurel. Il s'agit du statut des structures intercommunales. En effet, ces structures sont amenées à prendre de plus en plus de poids dans la gouvernance du territoire. Elles gèrent en général, les transports, l'eau, les déchets.... Je pense que c'est une bonne chose car l'approche peut ainsi se faire à une échelle plus intéressante mais ou le bat blesse, c'est dans la désignation des responsables de ces structures. Je dis bien désignation et non pas élection car les représentants sont désignés par les conseils municipaux. Du coup l'électeur qui vote pour une liste aux municipales et donc pour un projet peut se trouver en face d'une réalité tout autre car c'est une autre collectivité qui va décider de la mise en place d'actions importantes pour sa vie de tous les jours.
De plus il y a pour moi un vice institutionnel car toutes les structures qui décident de l'impôt sont normalement responsables et redevables devant les électeurs. Toutes, sauf les structures intercommunales qui votent l'impôt mais ne sont qu'indirectement responsables devant l'électeur.
Le deuxième est illustré par la délibération prise vendredi dernier au conseil communautaire. Comment accepter qu'à moins de trois mois d'une consultation électorale le conseil communautaire signe un contrat de gestion des ordures ménagères dont le terme est fixé pour 2015, c'est à dire au delà de la fin du prochain mandat des conseillers municipaux qui seront élus en mars.
Il y a là manifestement un abus de pouvoir. Car si nous (Kemper l'écologie à gauche) sommes élus en mars, pour mettre en oeuvre une nouvelle politique des déchets, il nous faudra casser le contrat ou signer des avenants. Deux procédures qui se révèleront financièrement lourdes pour les finances locales.

Nous voterons contre la délibération qui consiste à renouveler avec la société Granjouan et ceci pour 8 années le contrat de collecte des ordures ménagères. Il nous semble anormal qu’une telle délibération, qui va engager les équipes municipales soit prise à moins de 3mois des échéances municipales qui vont renouveler les équipes.
L'objectif de notre projet écologique concernant les déchets pour la région de quimper, est de diminuer les volumes à traiter en passant par une augmentation de la valorisation par le recyclage. Nous souhaitons pour cela mettre en place une collecte efficace des déchets fermentescibles comme le fait la ville de Lorient, ainsi qu’un paiement à la pesée. Ces techniques ont fait leur preuve en particulier dans des communes d’Alsace, région en point dans ce domaine. Que l'équipe actuelle ne nous suive pas sur ces points ne nous surprend pas , nous demandons simplement qu’elle laisse en toute démocratie les électeurs décider, par leur vote sur les projets lors du scrutin de mars 2008 du choix de la collecte .
Nous avons l’impression, alors que la fin du contrat actuel n’est prévue que pour octobre 2008, qu’il s’agit aujourd’hui d’aller vite pour bloquer une situation et ceci jusqu’en 2016.
Par ailleurs nous considérons que les conditions de la consultation lancée par Quimper communauté n’offraient pas les garanties d’une véritable concurrence. En effet la société Grandjouan qui possède le centre de transfert ainsi que la flotte des camions reste évidemment en situation privilégiée. Nous avions proposé que la communauté soit propriétaire de l’ensemble des équipements, comme c’est le cas pour les bus. Il lui appartenait alors de faire le choix entre une gestion du service en régie ou une gestion déléguée.
En tout état de cause, nous nous réservons la possibilité de consulter le juge pour savoir si les règles de la concurrence ont été respectées.

Ce soir, je viens d'assister à une conférence donnée par Jean Jacques Hénaff, l'actuel patron de l'usine qui produit cette petite boite magique qui chez moi l'emporte sur le foi gras. Et peu de temps avant je venais d'entendre le patron d'Airbus à la télé. Quel rapport me direz vous!
D'un coté un patron, qui choisit produire 250 000 boites par jour à Pouldreuzic au coeur du pays bigouden. Je dis bien qui choisit car il aurait pu lui aussi se rapprocher des lieux de consommation, mais tradition familiale oblige, c'est à Pouldreuzic que l'on fait le pâté. Son histoire est fournie d'anecdotes. Entre cet original parisien que se balade tout le temps avec la petite bleue en poche, ce prisonnier qui de sa prison lui écrit son envie de se faire un pain pâté... Tout au long de son intervention on sent l'intérêt d'un homme, bien sûr pour les bénéfices, mais au delà pour un terroir, pour un produit de qualité complètement convaincu que le respect de l'environnement est devenu essentiel.
De l'autre coté un homme d'affaire, un financier responsable de la plus grosse entreprise aéronautique européenne et qui confirme sans ciller des yeux que airbus va devoir faire fabriquer ses avions en zone dollars, c'est à dire au Etats Unis.
Le contraste est frappant. Airbus qui a perçu tant et tant de fonds publics, dont les responsables se sont mis plein les poches de délit d'initié en délit d'initié, des responsables jugés par ailleurs piètres chefs d'entreprises malgré leurs fabuleux salaires et cette PME du bout du monde qui tient compte d'une réalité locale. Sans doute que la délocalisation de la production va améliorer les comptes d'Airbus, mais a quel prix? Combien de milliers d'emplois vont ainsi disparaître.
Alors Sarko, tu nous fais quoi la dessus. Ta commande Chinoise de 20 milliards ... c'est pour les américains?