16/05/2016
Le ragondin: délit de sale gueule.
Ca y est le voilà déclaré ennemi public numéro UN. Qui… « le ragondin », ce redoutable semeur de troubles, ce fauve aux dents acérées, brutal et sanguinaire que tout le monde craint de rencontrer un soir au coin du bois. Sa tête, ou plutôt sa queue est mise à prix par le Sivalodet (syndicat intercommunal de la vallée de l’Odet). Quatre euros la queue, (ce n’est pas cher payé et je ne serai pas surpris que les ragondins descendent en masse dans la rue pour dénoncer ce manque évident de considération) mais, quatre euro reste quatre euro et on en connait capable de tuer père et mère pour moins que cela..
En fait que lui reproche t- on à ce terrifiant herbivore qui ne se nourrit que de racines, et parfois de maïs si celui-ci est semé tout près des cours d’eau. Tout simplement de faire des galeries dans les berges des cours d’eau. Et par là de fragiliser ces berges. Du coup les vaches qui viennent s’y rafraîchir et se soulager risquent de se fouler les pattes. (Je sais je suis un peu de mauvaise foi.. beaucoup d’exploitants mettent aujourd’hui des abreuvoirs au milieu du champ pour éviter cette pollution des rivières par les pissats des bovins).
On lui reproche aussi, sans vraiment le dire, d’avoir une bobine ingrate et d’avoir un nom qui contient "rat". Cet animal qui fouille nos poubelles et qui nous rappelle souvent notre manque de propreté. On l’appellerait « castor des marais » (c'est d'ailleurs son nom scientifique) et toutes les écoles primaires iraient de leur pétition pour sauver cet animal si sympathique qu’est le castor mais pour le rat... pas de compassion. En d’autres termes, il est victime du délit de sale gueule. Qui plus est, il n'est pas d'ici. Elevé pour sa fourrure il s'est trouvé affranchi lorsque que le synthétique lui a volé la place. Ainsi libéré, depuis les années 1980, il remonte régulièrement nos cours d'eau.
Personnellement, je peux comprendre la nécessité de réguler la population de ragondins au cas ou ceux ci deviendraient vraiment envahissants, (ce qui reste vraiment à prouver) mais la campagne que souhaite mener le Sivalodet me choque dans la méthode. On fait ainsi appel au peuple en appâtant le chasseur de prime à raison de 4 euros par queue de ragondin rapportée. Le reste de l’animal, un reste qui pèse entre 8 à10 kg peut si l’on en croit le Sivalodet, être balancé n’importe ou dans la nature. Un fossé, un coin de champ n’importe ou car seule la queue importe. Je n’ose pas imaginer le nid d’infection que ces cadavres peuvent constituer ainsi laissés dans la nature.
Les propos tenus pour justifier l’action sont inappropriés. On lit venant du Sivalodet « ce rat est vecteur de maladies … » Et oui, c’est classique, qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage. Et la encore on traite insidieusement l’herbivore qu’est le ragondin de "rat". Quant à la méthode, elle est tout simplement brutales. Imaginez, le piégeur qui trouve ainsi un animal de 8kg dans sa boite, comment va-t-il l’abattre ? à la dague comme il est préconisé, au fusil… Je vous laisse imaginer le tableau.
Je voudrais rappeler au Président du Sivalodet que nous sommes en 2016 et non plus au moyen-age. On nous dit sans cesse et à juste titre, la nécessité de préserver la biodiversité, de prendre garde au bien être animal. Ce n’est donc pas le moment d’aller stigmatiser le ragondin. Une campagne de régulation par des professionnels si nécessaire, pourquoi pas! Mais en aucun cas une « ragondinade » comme le propose le Sivalodet.
PS: Même si ce n'est pas l'affaire du siècle et si d'autres sujets sont bien plus importants que le sort des ragodins, J'invite les Quimpérois à faire connaitre leur indignation quant à cette méthode auprès du Président du Sivalodet à la Mairie de Quimper.
21:27 | Lien permanent | Commentaires (9)
11/04/2016
les halles, pas place st Corentin.
Le projet de rénovation des halles du centre ville avance son tout petit bonhomme de chemin. L’ancienne municipalité avait en son temps donné une préférence pour une rénovation forte. L’actuelle majorité prévoit à ce jour une ouverture des halles ainsi rénovées en 2020. Le Maire va certes invoquer la baisse des dotations de l’Etat pour justifier l’importance de ce délai. Il ne sera pas surpris qu’il lui soit répondu « que les budgets d’investissements sont des questions de choix, de priorités.. ». L’objet n’est pas ici de contester l’ordre des priorités de l’équipe municipale mais juste de faire remarquer, non sans malice, au bureau des commerçants des halles, qu’il n’a peut être pas choisi le « cheval » le plus rapide. Sans compter qu’aux vues des chantiers en cours et des retards fréquents, il est fort possible que ce dossier des halles soit encore présent lors des municipales de 2020Au delà du programme de rénovation, ce qui semble préoccupant actuellement ce sont les propositions de relogement durant l’années des travaux. La mairie aurait proposé différents sites et entre autre l’esplanade François Mitterrand et la place st Mathieu.
L’esplanade ne semble pas une bonne solution pour y installer une structure qui bloquerait cette place, utilisée par ailleurs pour d’autres manifestations, le temps d’une année. L’autre proposition à savoir la place st Mathieu parait effectivement plus judicieuse. Elle est vraiment dans le centre et, semble t-il de taille suffisante pour accueillir les échoppes. Elle présente par contre un inconvénient majeur pour les commerçants… une installation de halles mobiles supprimerait des places de stationnement.
Alors les commerçants proposent la place st Corentin … et le Maire lors du dernier conseil municipal ne semble pas exclure cette éventualité. Pour ma part j’y suis formellement opposé.
Sur cette place, chaque année se déroule une partie des animations du festival de Cornouaille, on y retrouve également les animations de fin d’années. De plus cette place reçoit presque chaque semaine différentes manifestations, culturelles, sportives, des rassemblements à caractère humanitaire et solidaire. Bloquer cette espace pour près d’une année par un bâtiment semble tout à fait impensable.
Que la municipalité ait à cœur de maintenir l’activité des halles pendant les travaux, surtout pendant une période qui coïncidera avec l’ouverture des « halles grand frais » route de Coray, semble parfaitement légitime. Mais que la réponse à cette préoccupation vienne en concurrence avec d’autres activités importantes pour la ville il y a un pas à ne pas franchir.
Lors des réflexions concernant l’aménagement de cette place st Corentin il avait été imaginé différents scénarii. La volonté exprimée par les élus d’y mettre des arbres s’est heurtée au fait que sous la place existait un cimetière du moyen age qu’il était hors de question d’abîmer. La proposition de conserver un espace libre pouvant recevoir des animations a alors été prise avec le bureau des commerçants. Il serait dommageable de revenir aujourd’hui sur cette orientation.
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03/04/2016
La mosquée...Un abus de pouvoir du Maire
Pour la deuxième fois, l’actuelle municipalité vient de refuser le permis de construire d’une mosquée route de Douarnenez. Le motif principalement invoqué serait un défaut d’intégration et en particulier en ce qui concerne la couverture d’un dôme en cuivre.
Ce refus est contestable, et les raisons invoquées sont vraisemblablement bien loin des réelles motivations.
S’il s’agit de questions de sécurité, les pompiers ont du dire ce qu’il fallait mettre en œuvre pour respecter la réglementation et de ce point de vue, il n’y a pas matière à discussion. Le pétitionnaire doit s’y conformer. Quand à l’intégration paysagère, le Maire dispose effectivement au titre de l’article R111 21 du code de l’urbanisme, de la possibilité de ne pas signer un permis. Mais il doit motiver ce refus en particulier au regard des constructions se situant à proximité ou du caractère particulier du site. La couverture des dômes par des feuilles de cuivre qui vont verdir avec le temps plutôt que par des feuilles de zinc grises ne me semble pas de nature à autoriser le refus du permis. En effet dans le cadre de l’instruction du permis, si l’architecte des bâtiments de France ou si le Maire pour des raisons avérées souhaitent tel ou tel matériau plutôt que tel autre, ils le font savoir au dépositaire du permis. Les questions d’intégration paysagère trouvent donc généralement une solution dans l’échange pendant l’instruction.
Il faut donc que le Maire dise vraiment les raisons qui l’amènent à ne pas souhaiter cette mosquée et qu’il n’utilise pas les règles d’urbanisme si les raisons sont autres. Surtout que la salle de prières existe déjà aujourd’hui mais dans des conditions d’accueil ne sont pas à la hauteur de ce que souhaite la communauté musulmane du quartier.
La question du respect des droits de chacun est fondamentale dans une démocratie. Les considérations politiques d’une municipalité peuvent apparaître dans le choix de vendre un terrain ou d’apporter une aide spécifique à un projet. Mais en aucun cas il n’appartient au Maire d’utiliser le règlement d’urbanisme pour interdire un permis. Le principe fondamental reste que l'instruction doit permettre d'aboutir à une permis acceptabe. Le tribunal administratif peut d’ailleurs être saisi en cas d’abus dans ce domaine.
16:16 | Lien permanent | Commentaires (9)