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06/12/2013

Invictus

 

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Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout, bien que blessé.

En ce lieu d'opprobre et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres.
Les années s'annoncent sombres,
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit que soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme;
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

                                                 Ernest Hentey

26/11/2013

Dépasser nos émotions et regarder plus loin.

planete.jpg           L’agroalimentaire en Bretagne c’est près de 70 000 emplois directs. On considère que la conjoncture rend précaire  la situation de 5 000 à 6 000 d’entre eux. C’est beaucoup certes, mais de là à dire que l’agroalimentaire est à la Bretagne ce que les mines ont été à la Lorraine, il y a un pas. La sidérurgie représentait près de 100 000 emplois en 1968, elle mobilise à ce jour moins de 6 000 travailleurs.

Le « pacte pour l’avenir » peut être une chance pour notre région si nous savons l’inscrire dans une perspective de développement durable. Réclamer auprès de Bruxelles  les mesures compensatoires pour continuer à produire et à exporter du poulet de batterie n’a pas de sens aujourd’hui.  De la même manière, réclamer un assouplissement des règles de production porcine qui auront comme conséquence une augmentation de la pollution des eaux est également un non sens. La fermeture des abattoirs GAD de Lampaul n’est pas due à un manque de matières premières mais en grande partieau fait que même les producteurs locaux, qui pourtant manifestent dans la rue, font abattre leurs bêtes en Allemagne. Entre 150 000 et  750 000 porcs vivants  font ainsi le voyage vers l’est avant de revenir, jambons, dans nos hyper marchés. Le dumping social porté aux nues par les libéraux  actuellement majoritaires au parlement Européen  en est la cause principale.

                  Alors oui au « pacte d’avenir » mais non au « pacte du passé ». Si l’agroalimentaire reste et doit rester une très importante source d’emplois pour notre région il faut qu’elle prenne en compte l’évolution de nos consommations. L’objectif n’est plus dans la quantité mais bien dans la qualité. Produire moins en produisant mieux.

                  Quimper souhaite développer un  vaste projet autour de l’agroalimentaire dénommé IALYS. Pourquoi pas ?  Mais à condition que ce projet soit porteur de valeurs en matière de qualité. S’il s’agit de recycler les  vieilles recettes, il n’offre aucun intérêt si ce n’est à quelques industriels emportés par leur élan productiviste.

                    Un « pacte d’avenir » qui ferait de la Bretagne une région d’excellence en matière de production d’énergies,  voilà un vrai projet porteur. Nous avons tous les éléments pour le mettre en œuvre. Le vent, la mer… des personnes qualifiées, il  nous manque juste la volonté politique. Dans une situation de crise comme celle que nous traversons, il faut sans doute, l’espace d’un temps,  trouver les rustines pour les petites réparations mais c’est dans l’innovation que nous trouverons notre avenir. Il appartient certes  aux politiques de garder les pieds sur terre mais aussi de lever la tête et de regarder au-delà des expressions émotives du moment, pour ouvrir  les voies de demain. Les cinquante dernières années nous ont apporté l’abondance des richesses matérielles. Elles laisseront à nos enfants  une lourde dette envers  la nature qu’ils ne pourront pas payer.

 

17/11/2013

Les digues de la bêtise sont en train de lâcher.

 

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                Le débat concernant le mariage pour tous a eu lieu. Il s’est conclu par l’adoption d’une loi qui n’interdit pas le mariage entre un homme et une femme. Elle autorise, simplement deux femmes, deux hommes à avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que les couples habituels. Les tenants de la famille classique ne se trouvent donc en rien lésés. On peut être d’accord ou pas avec les conclusions de cette loi mais elle a été voté par une majorité des Députés, elle doit donc être appliquée. Si d’aventure la droite voulait revenir sur ce qui n’est en fait qu’une prise en compte de la réalité vécue, il lui appartiendra de le faire.  Alors pourquoi cette haine envers La Ministre qui a porté magistralement ce débat.

                La couleur de la peau de Madame Taubira, son aplomb dans le débat  servent  en fait de chiffon rouge  devant des militants qui expriment ainsi pêle-mêle les différentes nuances   de leurs vérités  réactionnaires, sexistes, homophobes et racistes.

Ce qui est le  plus troublant,  c’est que ces expressions arrivent à un moment ou toutes les valeurs qui fondent une société démocratique et républicaine semblent être balancées par la fenêtre. Un peu comme si les digues étaient en train de céder laissant ainsi se répendre un flot nauséabond. Troublant également est le peu de réaction de la population. On assiste éberlué à une manifestation contre le mariage pour tous ou une fillette reprend visiblement avec beaucoup de plaisir un slogan on ne peut plus raciste «  la guenon mange ta banane.. »  Une conseillère municipale UMP y va ensuite  de son couplet en diffusant une image représentant Mm Taubira en «  y’a bon banania …. »   et pour terminer la semaine c’est le journal d’extrême droite « minute » qui propose en une… «  Maline comme un singe Taubira retrouve la banane.. ». Il ne suffit pas aujourd’hui de s’indigner contre ce que certains appellent simplement des dérapages et qui sont en fait des révélateurs d’une société qui s ‘égare.  Une fillette, une conseillère municipale, un journal…  non, ce ne sont pas des propos de comptoir. C’est bien le signe d’une société qui se délite. 

              Alors que faire ? 

 - Commencer par appliquer la loi. Les insultes à caractère raciste sont passibles de la justice. Que l’Etat, garant des valeurs républicaines,  se porte donc  partie civile  quand une  de ses Ministres est ainsi attaquée. L’Etat aurait d’ailleurs du, au même titre,  exclure de l’Assemblée Nationale, ce Député Morbihannais qui singeait une  poule alors qu’une de ses collègues s’exprimait à la tribune.

- Manifester systématiquement notre désapprobation  devant de tels comportements. Ne rien laisser passer. Nous étions moins de 100 ce dimanche matin à Daoulas pour exprimer notre soutien à Madame Taubira. Ce n’est pas suffisant nous aurions du  être des milliers. Il est prévu un rassemblement à Quimper  à la fin du mois. Que ce rassemblement soit celui des terrassiers  qui viennent à la main colmater les brèches avant que les flots de la bêtise n’emportent tout sur leur passage.