03/09/2013
Ne pas punir mais, protéger le peuple syrien.
Il ne fait pas de doute et d’ailleurs Bachar al Assad le nie à peine, que Damas a bien utilisé des armes chimiques pour terroriser sa population cette nuit du 21 août. Plus de 1 200 personnes sont ainsi mortes dans d’atroces souffrances. Il faut remonter aux pires moments de la guerre 14/18 pour retrouver l’utilisation massive de ces fameux gaz moutarde ou gaz sarin.
La communauté internationale se divise sur ce qu’il faut maintenant faire. Après avoir prôné la fermeté,Barack Obama effectue un prudentrepli stratégique mettant François Hollande dans une position délicate. L’un et l’autre, pour différentes raisons, vont chercher à convaincre leur classe politique du bien-fondé d’une intervention armée. En fait, il semble bien que ce soit la ferme mise en garde de Poutine qui freine les ardeurs des deux Présidents. La Syriene pèse pas bien lourd d’un point de vue militaire mais fâcher la Russie risque d’être autrement plus dangereux Alors on joue la montre, ou plutôt on se donne le temps d’agir diplomatiquement avant toute intervention.
Il me semble que B Obama comme F Hollande posent mal la problématique. On les entend dire, « il faut punir Bachar.. ». Si c’était le cas, il faudrait se saisir de l’homme et alors effectivement il pourrait être jugé et puni. Visiblement personne n’y pense, la punition n’est donc pas pour demain et d’ailleurs, c’est à son peuple que Bachar devra rendre des comptes et c’est ce peuple qui sera un jour amené à le juger. Non le rôle de la communauté internationale n’est pas de punir le bourreau mais bien de l’empêcher d’agir comme il le fait depuis des années et surtout depuis3 ans. Une intervention militaire n’a donc de sens que si elle cloue au sol l’aviation syrienne, que si elle immobilise l’artillerie syrienne, que si elle permet de détruire les stocks de gaz toxiques.
Si ces objectifs sont ceux d’une intervention des USA, de la France, alors oui, il faut la faireet le plus vite possible pour ne pas laisser croireà Bachar qu’il a gagné sur l’opinion internationale et qu’il peut impunément assassiner son peuple.
Il restera que quelle que soit l'issue du conflit en Syrie, la situation générale du Moyen Orient ne gagnera rien en termes de stabilité. l'Arabie Saoudite (sunnite) et l'Iran (chiite) continueront à se livrer, par pays interposés, une guerre impitoyable au nom d'un différent dans l'héritage du prophète. La seule issue durable se trouve dans la "dé-religionnalisation" des pouvoirs et l'avènement de démocraties laïques.
Le risque d'une intervention armée est donc réel de précipiter la chute d'Assad et de livrer le pays aux Sunnites. Ne rien faire, c'est aussi accepter de reconnaître notre impuissance devant ces odieux massacres, c'est accepter que la barbarie fasse la loi au nez de l'ONU au nom d'intérêts d'un autre temps. François Hollande est aujourd'hui confronté à ce cruel dilemme et le débat à l'assemblée nationale, fût-il indispensable, n'y changera rien. La décision lui appartient et l'histoire l'en rendra de toute manière, comptable.
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24/08/2013
les enjeux 2020...
Pour la rentrée gouvernementale, le Président de la République et son Premier Ministre ont demandé aux ministres de plancher sur leur vision de la France à l’échéance 2020. La droite a,comme il se doit quand on est ans l’opposition, critiqué l’exercice le jugeant inopportun. Pour ma part je trouve au contraire que l’exercice est très intéressant. Il permet à chacun des membres de l’exécutif de lever un peu la tête du guidon et d’imaginer ainsi les perspectives de son action. L’addition de toutes les contributions ne constitue certes pas un projet global et cohérent mais elle permet de repérer les contradictions et les convergences des ambitions de chacun.
2020 c’est tout juste demain. 6 ans c’est à peu près le temps qu’il faut pour mettre en œuvre un projet. Je me souviens que dans la foulée des élections de 1995, Bernard Poignant et moi-même avions pris comme orientation de réaliser l’aménagement de la place St Corentin, il a fallu près de 5 années pour faire aboutir le projet. Même exercice en 2008 en ce qui concerne l’aménagement de la Providence-Glacière.
Alors 2020 quelle perspective pour la ville de Quimper ? Je suis persuadé quele moteur de la transformation de la ville sera l’indispensable transition énergétique. Nous allons devoir nous organiser pour peser moins sur lesconsommations d’énergies. C’est un impératif sinon toute une partie de la population n’aura plus accès au minimum indispensable pour vivre décemment. Cette perspective est à elle seule un projet de société au sens qu’au-delà de ce qu’elle va produire, la manière même dont elle va le faire peut radicalement changer notre situation par rapport à l’emploi. Je ne parlerai pas de décroissance car je pense que le terme est inapproprié. Il est d’ailleurs souvent exprimé en repoussoir, un peu comme un retour à la bougie. Il s’agit donc tout simplement d’orienter la croissance, qui est aussi une expression de l’espoir, non plus comme une augmentation de la consommation de produits mais bien comme une réponse aux attentes en matière de bien être.
Concrètement, pour être confortablement installés au cours de l’hiver, nous avons besoin d’une température à l’intérieur de nos maisons entre 18 et 20°. Deux solutions s’offrent à nous pour y arriver, si la maison est mal isolée, il faut chauffer à fond et consommer de l’énergie. Pour consommer moins d’énergie, il faudrait que la maison soit bien isolée. Dans les deux cas nous avons une dépense, énergie ou isolation. La différence est que le poste énergie qui est du fonctionnement et qui en ce sens ne constitue pas un capital ira obligatoirement en augmentation du fait de la diminution de nos ressources alors que la dépense d’isolation est un investissement dont le retour est parfaitement vérifiable. De surcroit, l’isolation des logements est une activité créatrice d’emploi local.
Cet exemple est un principe et il peut s’appliquer a toutes nos consommations qu’il s’agisse du transport ou de la production de produits alimentaires.
La proposition, faite à l’époque du Grenelle de l’environnement et soutenue par les écologistes, de mettre en place une taxe carbone qui pénaliserait la production de CO2 n’est pas une fin en soi mais est un outil pour aller vers de nouvelles habitudes moins consommatrices de ressources. Elle s’inscrit ainsi parfaitement dans cette perspective d’une société de 2020 plus vertueuse et plus responsable. Au-delà des discours et des postures à court terme, ayons simplement le courage de dire qu’elle se matérialisera inévitablement par une augmentation du prix des carburants.
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23/08/2013
L'horreur absolue...
Le boucher de Damas s'en prend à sa population depuis bientôt deux ans et la communauté internationale continue de regarder ailleurs. L'horreur vient d'atteindre son comble avec ces centaines d'enfants gazés dans la périphérie de Damas. La Chine et la Russie continuent de s'opposer à toute condamnation du régime et bien entendu refusent toute intervention. Il semble que la communauté internationale s'interroge sur l'après Asad. Cyniquement, elle préfère un tyran bien identifié qu'une incertitude politique avec une poussée prévisible des islamistes.
L'histoire nous rappelle pourtant que la lâcheté des nations nous amène la honte sans éviter l'horreur des massacres. La solution n'est certes pas d'expédier des militaires sur le terrain pour participer au conflit mais bien de se donner les moyens d'interdire à l'armée syrienne de bombarder ses populations. Il est sans doute trop tard pour éviter la guerre civile. Elle risque d'être terrible car la haine est devenue irréversible. Le rôle de la communauté internationale est bien d'assurer une protection, même relative, aux populations civiles.
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