11/11/2013
Un bonnet pas facile à porter.
Une quarantaine de radars fixes mis hors d'usage. La photo du télégramme de ce samedi matin est particulièrement choquante. On y voit, sans doute une ado coiffée d'un bonnet rouge mettre le feu à un appareil. Outre le fait qu'avec ces photos, la police n'aura pas beaucoup de difficultés à trouver les coupables de cet acte de vandalisme, on peut s'interroger sur le côté " éducation citoyenne" de ce genre d'action. Cette vague de violences contre un bien public destiné à préserver les vies humaines doit nous interpeller. On peut comprendre l'exaspération de celui qui se fait contrôler à quelques km/h au dessus de la vitesse admise mais c'est la règle, non pas du jeu car ce n'est pas un jeu, mais la règle établie pour garantir aux usagers de la route une relative sécurité. Cette règle est efficace et en moins de 10 années la mortalité liée aux accidents de voitures a chuté de près de 40 %. De plus ces radars sont fixes et annoncés , ce qui veut dire qu'ils n'agissent pas en traitre mais bien de manière pédagogique. Ceux qui ont allumé la mèche de cette vague de sabotage portent une lourde responsabilité. Ils savent pourtant très bien qu'il faudra payer l'addition des appareils à remplacer, à raison de 80000 euros pièce, on aurait pu dépenser plus utilement l'argent public. On est bien loin de la légitime et compréhensible colère de tous ceux qui dans la situation économique que connait une partie de l'agro alimentaire breton, perdent leurs emplois.
Quelle sera la prochaine cible ? Une perception? Puisque le mouvement semble se concentrer sur l'impôt. Il y a d'ailleurs là un étonnant paradoxe entre cet acharnement contre l'impôt et le fait de réclamer l'argent public pour tenter d'amortir les effets d'une crise pourtant bien prévisible. Ce paradoxe s'étend dans la société puisque ce 11 novembre a vu des membres de l'extrême droite manifester sur les champs Elysées lors d'un hommage au soldat inconnu. Jusqu'à présent ce genre de cérémonies était à l'abri des fougues frontistes. On a comme l'impression qu'une digue s'est rompue et qu'il suffirait maintenant de se coiffer d'un bonnet rouge pour justifier l'injustifiable. Les initiateurs de la manif de Quimper, heureusement, se désolidarisent de ces actes peu républicains. Il n'empêche que l'appel confus à cette manifestation dont le leitmotiv semble malgré tout se rapprocher du " y'en a marre" autorise aujourd'hui une interprétation à la sauce de chacun. Le bonnet rouge faisant office d'agent de liaison.
Je suis Breton et fier de l'être mais ces temps-ci j'ai un peu l'impression que le bonnet breton se retrouve au fond de la classe.
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08/11/2013
(reprise)Edito de Thomas le Grand.. France Inter:l’écotaxe est menacée…
Oui et pour s’en convaincre il suffisait d’écouter les explications alambiquées de Jean-Yves Le Drian, hier à ce micro quand on lui demandait d’évoquer l’avenir de l’écotaxe. Et c’est un beau gâchis parce que le principe de l’écotaxe a un intérêt économique reconnu maintenant à droite comme à gauche. Et pourtant sa « suspension » va, au mieux retarder pour longtemps sa mise en place et au pire la tuer dans l’œuf. La droite et la gauche s’accusent mutuellement d’être responsable de sa disgrâce. La majorité explique que le système de prélèvements mis en place par le gouvernement précédent, avec l’entreprise Ecomouv est trop complexe et trop coûteuse, trop douteuse. A droite, on explique que la boulimie fiscale actuelle a rendu indigeste ce prélèvement de plus. Pourtant cette taxe aurait beaucoup d’avantages. Ce n’est pas de la fiscalité supplémentaire puisque ça devait alimenter les caisses des régions pour améliorer des infrastructures. Des dépenses qui auraient été financées, de toute façon, par l’impôt.
La fiscalité écologique est surtout un outil de la transition énergétique.
Oui, d’ailleurs, quand Nicolas Sarkozy avait fait voter le principe de la taxe carbone, il avait utilisé des mots forts pour faire prendre conscience que c’était l’amorce d’une nouvelle logique. Il avait comparé cette mesure, pour son impact politique et économique, à l’abolition de l’esclavage. L’analogie avait fait sourire d’autant que la taxe carbone fut retoquée par le Conseil constitutionnel et que le Président avait fini par concéder, devant des agriculteurs excédés, en mars 2010, que « l’écologie, ça commence à bien faire ». Trop de mots péremptoires et contradictoires du côté de Nicolas Sarkozy… Pas assez de mots percutants du côté de François Hollande… On commence à connaître ce schéma. Aujourd’hui pour sauver l’écotaxe il faudrait trouver des arguments puissants et un peu enthousiasmants. C’est vrai, prétendre enthousiasmer pour une taxe est aussi compliqué que faire sauter de joie ses enfants à l’idée d’aller chez le dentiste… Et puis il y a les difficultés techniques… Comment prélever sans trop pénaliser les agriculteurs, sans épargner la grande distribution, en rééquilibrant le poids entre chargeurs et transporteurs ? D’autres pays y sont arrivés et plusieurs régions, comme l’Alsace, la réclament à grand cri ! Bien sûr la Bretagne la refuse mais le modèle économique d’une partie de la Bretagne agro-alimentaire, productiviste, hyper subventionnée, énergivore, détruisait l’environnement est aujourd’hui aussi une catastrophe économique et sociale. Si le débat politique était rationnel, ça devrait faire avancer l’idée qu’écologie et économie, ce n’est pas forcément antinomique. Si le débat politique était rationnel…
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03/11/2013
[vidéo] Carhaix
22:25 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (7)