21/04/2013
Une fonction devenue impossible.
Qu’est ce qui lui arrive ? Lui qui souhaitait être un Président « normal », près des Français, se retrouve au plus bas des sondages. Alors,y a-t-il un véritable divorce entre François Hollande et ses électeurs ? Ou est-ce tout simplement la fonction présidentielle qui est en décalage avec l’attente des Français.
Nicolas Sarkozy a été éjecté, plus par le rejet de sa personne que par un véritable choix d'alternative politique. Trop agité, arrogant, faisant étalage sans retenue de ses frasques, il a tout au long de son mandat creusé un fossé avec « les gens ». Les électeurs de gauche, ne lui ont pas fait de cadeau. Ses amis de droite ne se sont pas montrés plus complaisants. Le bling bling ne passe plus.
François Hollande, en se présentant comme l’anti Sarkozy « je serai un Président normal » sous entendu pas comme celui que je vais remplacer, l'a emporté facilement. Moins d’un an après son élection, et après des débuts un peu hasardeux, le voilà qui court après une image. Discours officiel très solennel, voire compassé d’un coté, présence matinale frisant la démagogie sur le tarmac de l'aéroport pour accueillir les otages libérés de l’autre, on le voit plongé dans la garde robe élyséenne à la recherche d'un costume pour l'emploi présidentiel. En fait, la réalité est qu'il n'existe plus de costume pour l’emploi.Tout simplement parce qu’il n’y a plus d’emploi, tout au moins, l’emploi a évolué.
Le Général De Gaulle a créé la 5ème République spécialement pour lui. Par la constitution de 1958, il a banalisé le parlement et par le référendum de 62, il a terminé le travail en instaurant l'élection présidentielle au suffrage universel. Cela correspondait à l’attente des Français qui sortaient de la guerre et qui voyaient en ce Général l’Homme Providentiel. Celui qui allait laver l’outrage subi. Celui qui allait les décomplexer de l'idée d'une France passive à défaut d'être collaboratrice. Son caractère autoritaire et sans doute aussi sa rigueur morale ont fait le reste jusqu’en 1968 où il a trébuché parce que le pays changeait.... et pas lui.
François Mitterrand, après avoir longuement combattu ce régime, l’a trouvé bien à son goût en 1981. Il est probable que c’est lui même, en jouant à Machiavel qui a tué ce système présidentiel. J Chirac quant à lui, a simplement profité d’un événement particulier, la présence de Le Pen au second tour,pour se faire réélire magistralement, gommant ainsi une réalité.
Oui le régime présidentiel a vécu. Et quel que soit celui qui sera maintenant élu, il subira, sous la pression des médias et des audimats une perte rapide de capacités à agir. François Hollande fait montre de réelles qualités, il est fort probable qu’elles ne lui suffisent pas pour mener le pays. Ce n’est pas l’homme qui est en jeu mais bien la fonction.
Une urgence, dépersonnaliser le pouvoir.
La France n’attend pas un homme providentiel, elle n'y croit plus. Le zapping devient la règle. Il faut donc redonner au parlement sa légitimité et pour cela il faut que ce parlement représente le pays. Tant dans sa diversité politique que dans sa diversité sociologique. Seul le scrutin à la proportionnelle directe peut apporter cette diversité. Bien entendu ce scrutin fera rentrer en nombre le FN à l’assemblée. Mais il y est déjà par la pression qu’il fait peser sur la droite classique qui du coup se radicalise dans ce qu’elle croit êtreune course gagnante à l’électeur. Si 15 % des électeurs se revendiquentproches du FN, acceptons que 15% des députés le soit également. Le pire pour une démocratie parlementaire est qu’elle soit confisquée par une partie du corps politique laissant ainsi à la rue le seul espace d’expression pour ceux qui n’y sont pas représentés.
23:55 | Lien permanent | Commentaires (20)
15/04/2013
Le grand déballage...
Tout le monde y va de sa déclaration de patrimoine. Les Français vont tout savoir sur leurs Ministres, demain leurs députés, après demain leurs Maires… et ensuite leurs voisins.
En fait pourquoi pas ? car s’il y a un pays ou parler d’argent confine à l’indécence c’est bien la France, alors allons y, disons nous tout et cela ira peut être mieux ensuite.
En fait j’en doute un peu …voire, beaucoup car si la fraude fiscale reste un sport de riches, notre quotidien se divertit de petites entorses. Le ticket de stationnement en dessous du temps passé, l’ordonnance médicale gonflée au Doliprane quand il ne s’agit pas de note de frais plus généreuse que le pourboire. Mais ceci n’est pas de la triche, c’est comme on dit… "se débrouiller et puis de toutes façons avec tout ce qu’ON nous prend, y a pas de mal à récupérer un peu par ci par là".
le grand déballage.
C’est vrai que dans le moment, cette opération mains propres confine surtout au grand déballage. Pourtant ce que l’on demande à ceux qui nous dirigent ce n’est pas d’être pauvres, mais bien de faire preuve de moralité ou plutôt d’éthique. Figurez vous que nous avons maintenant une Ministre chargée des personnes âgées qui, si l'on en croit le JT de France 2, serait toute génée parce qu’elle a du déclarer 5,3 millions d’euros. Allons Madame La Ministre ce n’est pas si grave que cela d’être riche. Bon c’est vrai que c’est un peu plus délicat dans un gouvernement de gauche, mais bon, votre argent c’est aussi celui de votre mari… il ne vous reste donc plus que 2,6 M, une petite donation aux enfants et hop vous voilà à 1 M, quasiment comme les autres. D'accord, je blague, mais j’avoue que je trouve tout ceci un peu dérisoire.
Qu’ils fassent leur déclaration de patrimoine, puisque c’est le prix à payer pour les bêtises de Cahuzac mais que l’on en finisse et vite pour en venir aux vraies dispositions qui nous feront passer à une République respectueuse. Par exemple en élisant un parlement à la proportionnelle qui verrait l’Assemblée Nationale prendre une image plus conforme à la réalité du pays. En imposant une stricte interdiction de cumuler des mandats et en supprimant les cagnottes qui alimentent le clientélisme. Il est probable par ailleurs que le versement d’une indemnité décente sans être insolente découragerait une bonne partie des affairistes de postuler au mandat de parlementaires.
"On a les élus que l'on mérite".
C ’est peut être là tout le problème. Avant de devenir Ministres, ils ont été élus Députés donc « proches » du peuple qui les a choisis. Ils sont donc connus des électeurs… Alors, ce n’est peut être pas la République qu’il faudrait changer mais tout simplement notre regard sur ceux qui nous gouvernent.
23:59 | Lien permanent | Commentaires (4)
08/04/2013
On est mal barré.....
Samedi s’est achevée la semaine du développement durable. Si l’on en juge par la fréquentation lors des différentes manifestations, il reste encore beaucoup de travail à faire pour convaincre nos concitoyens. Il s’est même trouvé une personne lundi soir pour affirmer que le réchauffement climatique n’était qu’une vaste tartufferie. Claude Allègre aura ici aussi, fait des émules.
Gaël Derive dans son très beau film « Une planète, une civilisation » nous montre pourtantque le phénomène s’accélère. De l’Arctique à l’Himalaya en passant par le Sahel, le doute n’est plus permis. Un degré d’augmentation des températures et c’est la banquise qui fond, les glaciers qui disparaissent et le désert qui gagne sur les espaces boisés. Les paysans qu’il a rencontrés le vivent au quotidien. L’eau douce se fait rare et les troupeaux meurent de soif. Sous la glace, le poisson commence à se faire rare. Au Bangladesh la mer remonte de plus en plus dans les terres. Le sel brûle les sols et les rend impropres à la culture.
Nous sommes bientôt 7 milliards d’êtres humains à cohabiter sur cette planète terre et près d’un milliard d’entre nous connaissent la faim, soit 1 homme sur 7. Sous l’effet ciseaux de la démographie et du dérèglement climatique la situation risque de s’aggraver. Les scientifiques aujourd’hui reconnaissent que le GIEC dans sa volonté d’être crédible est resté très en deçà des réalités. Quand il prévoyait pour le 21 siècle une montée de la mer de 50 cm, aujourd’hui du fait essentiellement de la disparition de la banquise et de l’augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre, la cote sera plus proche de 1 mètre. Ce qui veut dire qu’une bonne partie du Bangladesh sera inondée par l’eau de mer.
D’ici la fin du siècle, nous ne pourrons malheureusement plus arrêter le phénomène, il est déjà trop tard. Tout au mieux pouvons-nous espérer en limiter l’amplitude. Pour cela il faut diviser par 4 nos émissions de CO2. Ce qui en clair veut dire qu’il faut diviser par 4nos consommations de carbone (pétrole, charbon, gaz…). Quand on sait que les transports et le chauffage des maisons en sont les principaux consommateurs, nous voyons très bien vers quelles solutions nous devons nous orienter.
23:50 | Lien permanent | Commentaires (9)