Daniel Le Bigot

OK c’est la période qui m’inspire...
Spinetta Le patron d’Air France a vu son salaire multiplié par quatre en 2 ans. Il parait (d’apres lui) que c’est normal pour un homme compétent. Reste à considérer, après 4 jours de grève et des milliers de passagers dans la « mouise » que le qualificatif de compétent s’applique. Mais passons, par contre pour ce même Spinetta la revalorisation du salaire d’un employé, fût il très compétent n’est pas possible…trouvez l’erreur!
Nicolas Sarkozy vient de s’octroyer par vote des députés, un doublement de salaire. Là encore ce n’est pas le fait qui m’agace mais le symbole. Quand on sait que le salaire du Président, c’est son argent de poche. Que pour le reste il dispose à son gré des biens de l'Etat.Il y a de quoi s’énerver …. Et pourtant mardi en séance, ils n’étaient pas nombreux à le faire.
En France, c’est toujours l’ancien régime, du Député au Président on a l’impression que nos élus disposent des biens de la Nation. Il est vraiment temps que les élus soient rémunérés par un salaire et que celui-ci évolue de la même manière que l’ensemble des salaires de la fonction publique. Que leurs frais soient remboursés sur justificatif , une fois encore comme pour les fonctionnaires. Que l’on fasse une distinction précise entre ce qui est dû a la fonction et ce qui est du domaine privé. Un aller retour aux Etats-Unis pour une réunion de l’ONU, c’est une chose revenir spécialement puis repartir à l’occasion d’un enterrement c’est est une autre Et je ne parle pas des vacances sur un yacht des copains. Parmi les démocraties modernes, il n'y a que la France à se distinguer de cette manière. En Suède, en Norvège les députés sont députés et uniquement députés. Ils siègent sinon ils sont considérés comme absents. Ils font leurs courses comme les autres puisqu'ils sont comme les autres..
Yvonne la femme de Ch De Gaulle avait fait installer un compteur EDF dans les appartements privés de l’Elysée pour pouvoir payer ses consommations Elle remboursait jusqu’aux déjeunés des ses petits enfants. Je ne suis ni Gaulliste ni Gaullien mais je reconnais qu’a cette époque, le bien public était une notion qui avait du sens.

Pour les Verts le grand bénéfice de ce Grenelle consacré à l’environnement est bien l’accélération de la prise de conscience qu’il suscite.

En effet cela 20 ans que les écologistes disent que nous allons dans le mur tant en ce qui concerne nos émissions de gaz à effet de serre que dans l’utilisation des pesticides. Aujourd’hui c’est un Président de la République, issu de l’UMP et qui nous a combattu systématiquement durant ces dernières années qui le dit. Nous prenons acte.
Concernant les mesures annoncées, force est de reconnaître que si elles pointent correctement les situations, elles n’engagent pas beaucoup les décideurs. Le moratoire sur le maïs OGM est un premier pas positif, nous attendons cependant de voir comment sera constitué le comité qui jugera de manière définitive. Concernant le nucléaire, il faudra sans doute attendre un nouveau Tchernobyl pour prendre les décisions, pour l’instant nous n’avons rien entendu ni sur le traitement des déchets radioactifs ni sur le démantèlement des centrales en fin de vie.
Les annonces les plus positives concernent incontestablement les économies d’énergies dans l’habitat. Elles vont dans le sens que nous préconisons et auront de toutes façons un effet positif sur nos émissions de CO2 et sur nos consommations d’énergie. Mais ici également il faudra aller au-delà des intentions et c’est véritablement un plan Marshall pour l’habitat qu’il faut activer. Il sera créateur d’emplois, près de 500 000 selon le Ministre. Là encore au delà de notre satisfaction, nous ne pouvons que pointer le retard pris par la France par rapport à l’Allemagne ou ce secteur occupe déjà 1, 5 millions de salariés contre moins de 500 000 en France.
Le point faible de ce Grenelle reste incontestablement le manque de courage politique en ce qui concerne les déplacements.
Grand consommateur d’énergie le domaine de l’automobile est aussi celui de la grande industrie et la croissance du PIB en dépend fortement. Nous comprenons la difficulté à prendre les décisions qui s’imposent, mais nous le réaffirmons, elles sont indispensables et tout retard les rendra encore plus insupportables. La baisse de 10% de la vitesse aurait été un signe fort. Il attendra encore quelques années.