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21/09/2017

Plutôt que de raser les halles, ne pas reconstruire à la place de la radio.

  radio.JPG    La décision est prise et la construction est entamée, la radio Bleu Breiz izel  va donc quitter le centre-ville pour rejoindre Creach gwen. Je ne pense pas que cela soit une bonne solution car la force d’un média c’est aussi d’être en lien direct avec la population, d’être dans la ville. Satellisée, certes près de la fac mais loin du centre la radio va perdre cette relation étroite. Le choix est fait et il est inutile d’y revenir, par contre une conséquence, malgré tout, intéressante est que l’actuel bâtiment occupé par la radio va devenir vacant. Le souhait du Maire est d’y reconstruire une brasserie. La ville souhaite  d’ailleurs lancer un appel à projet sur ce sujet. Une autre option existe à savoir, détruire le bâtiment  dont on ne cesse de dire qu’il est rempli d’amiante  et ne rien reconstruire à la place. Cette proposition permettrait agrandir  l’espace public entre la médiathèque, la rue st Marc et le théâtre de Cornouaille.            En supprimant la circulation rue St Marc (les solutions existent sur les voies parallèles) on verrait s’installer des terrasses, idéalement situées plein sud, sur l’espace qui donneraient de la vie à ce quartier. Ce projet devrait alors s’accompagner d’un retraitement de la rue de Douarnenez pour assurer une liaison permanente a priorité piétonne  avec la rue du Chapeau rouge et son centre de congrès. 

         Avant de lancer son appel à projet, et dans la suite logique des « états généraux » de cet hivers,  la municipalité pourrait organiser une consultation auprès des Quimpérois sur ces deux options, à savoir, reconstruire un bâtiment ou agrandir l’espace public. Il n’y a aucune urgence à choisir la radio ne quittera les lieux qu’en fin 2018.  Cette consultation répondrait vraiment à la demande des habitants d’être associer aux différents projets d’aménagements de la ville.

14/09/2017

Mauvais temps pour le logement locatif public.

kervouyec.jpgLe gouvernement persiste et signe. On apprend ce jour qu’il prévoit d’amputer les Allocations Personnalisées au Logement dans le secteur   locatif  public de près de 60 euros par mois. Dans le même temps il se veut rassurant car dit-il… «  Les bailleurs sociaux seront invités (sous la contrainte) à baisser d’autant le montant des loyers ».l’opération parait blanche pour le locataire et éviterait à l’Etat une dépense de près de 3 milliards d’Euros. Alors c’est qui le dindon de la farce dans l’histoire, parce qu’il y a bien évidemment un dindon.

La réponse n’est pas aussi simple que cela. On serait a priori tenté de dire  que ce sont les opérateurs HLM qui vont devoir rogner sur leurs fonds propres pour compenser la baisse des loyers et financer malgré tout les programmes. En faisant court, un opérateur HLM qui projette un programme immobilier  locatif, fait son plan de financement sur la base des aides de l’Etat et des collectivités locales,  sur ses fonds propres s’il en a et sur un emprunt à long terme auprès de la caisse des dépôts et consignations. Emprunt indexé sur les taux du livret A actuellement bloqué à 0,75%,   qu’il remboursera à partir de loyers de ses locataires.  S’il doit baisser les loyers, il devra réduire son emprunt et de fait augmenter la part de ses fonds propres et  la participation des collectivités locales. Le problème est que les collectivités locales voient déjà leurs dotations de fonctionnement fondre comme neige au soleil. Elles ne seront donc pas enclines  à augmenter leur participation.  Du coté fonds propres des bailleurs, si certains, il est vrai, possèdent un matelas confortable d’autres n’ont pas cette chance. Le recours à ces fonds aura donc de toutes évidences une durée limitée.  Mais, et c’est là que la réponse n’est pas aussi simple, le gouvernement, qui lui aussi sait compter,  a tout prévu. Il annonce dans le même temps une baisse des exigences en ce qui concerne les normes d’accessibilité et les normes environnementales. Qui dit baisse des normes,  dit baisse de coûts. Et voilà le tour est joué, les logements coûteront donc moins chère à la construction. Alors c’est qui le vrai dindon… et bien in fine c’est le locataire car pour le même prix, la baisse du loyer étant compensée par la baisse de l’APL, il aura un logement moins performant. C’est-à-dire que sa facture énergétique va augmenter  et que son confort va diminuer.

Ou sont donc passées les grandes déclarations sur l’urgence climatique, sur la nécessité d’une véritable mobilisation nationale afin de maîtriser nos consommations. Un petit rappel, l’habitat et le tertiaire représentent 45 % ne nos consommations en matière d’énergie.

 Au fait, ou est donc passé Nicolas Hulot… serait-il devenu aphone. La remise en cause des normes environnementales dans le logement,  aurait pourtant dû le faire réagir au quart de tour.  Lui pour qui la lutte contre le réchauffement reste la priorité des priorités.

13/09/2017

"Petit paysan"... bien plus fort qu'une manifestation.

« Petit paysan » est un film intéressant à plus d’un titre. Il retrace la vie d’un jeune paysan, Pierre, qui y croit. Il est performant et il en est fier jusqu’au jour où il découvre l’une de ses bêtes atteinte de l’ESB. C’est l’angoisse pour lui car il connait la procédure, son troupeau sera abattu. Alors il plonge dans la dissimulation pour tenter d’échapper au pire et le spectateur le suit.

Le propos est sans doute en partie romancé mais le fond me semble très juste. Il ne s’agit pas d’un film militant, juste un regard posé sur ce monde paysan trop souvent fermé, pas reconnu et qui se meurt de ne pas être compris. A côté de Pierre et de sa petite ferme de  quelques dizaines de laitière qui passent sous son regard attendri à la salle de traite, il y a son ami d’enfance qui a fait lui le choix de l’élevage moderne et de la traite par robot. Pour Pierre chaque vache porte un nom pour son voisin la laitière à son numéro et l'ordinateur lui indique sa situation. Pierre est un petit paysan … son voisin est un producteur de lait.

Le sujet n’est pas d’opposer les deux modes de production mais bien de pénétrer l’intimité du petit paysan et de nous faire partager ses angoisses. « Si on abat mon troupeau… mais je ne sais rien faire d’autre… » dira t il a sa sœur vétérinaire. Le troupeau sera abattu. L’administration en blouse blanche sera intraitable, c’est la procédure et on n’y déroge pas. Le spectateur est tenté, bien évidemment, de prendre parti, il a envie que Pierre puisse garder ses vaches. Mais sorti de la salle, le spectateur devient consommateur et l’idée même que le lait puisse être infecté ou que la maladie de la vache folle puisse se transmettre à l’homme l’amène à réclamer l’abattage. Le non-respect de la procédure serait à ses yeux, insupportable.

Il a raison, bien entendu. C’est donc cette dichotomie qui rend le film intéressant. D’un côté l’affectif pour le drame que subit ce jeune paysan et de l’autre l’exigence d’une traçabilité sans faille qui conduit à l’abattage du troupeau.Un film à voir assurément. Un film de nature à rapprocher les urbains de plus en plus nombreux et les paysans qui s’éteignent tout doucement. Des paysans qui tentent de nous faire entendre leur désespoir, trop souvent à coup de manifestations violentes qui malheureusement séparent encore un peu plus ces deux mondes qui pourtant ne peuvent vivre l’un sans l’autre.