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13/05/2021

retrouver les valeurs de la République.

fronton.jpgLettre ouvert au Préfet du Finistère.
 
La lecture du Télégramme de samedi matin m’a interpellé par la juxtaposition de deux informations largement commentées. En page 11 nous apprenons que l’ancien directeur d’Arkéa a quitté (sur démission) son poste emportant avec lui avec un chèque de 5 M Euros.
La deuxième information concerne la mobilisation quimpéroise, autour du jeune Congolais Clovis, élève au lycée Thépot qui vient de se voir signifier une Obligation de Quitter le Territoire.
A première vue ces deux informations n’ont aucun lien entre elles, sauf que dans un pays qui affiche fièrement sur le fronton de ses édifices publics, la devise républicaine : « Liberté Egalité Fraternité », le paradoxe est choquant. Ce sont en effet deux valeurs essentielles de la République qui sont ainsi bafouées.
En effet, comment parler « Égalité » quand le directeur général d’une banque, qui plus est, d’un organisme mutualiste, se voit octroyer en guise de « cadeau »de départ, un chèque correspondant à 300 années de salaires d’un employé de cette même banque rémunéré lui, au SMIC. Je ne mets pas en cause les compétences de ce Monsieur, j’imagine qu’elles ont été reconnues par ses pairs, mais 300 années de SMIC, comment peut-on justifier un tel traitement inégalitaire.
Les sociologues s’interrogent toujours sur les raisons qui ont provoqué l’insurrection des gilets jaunes… Inutile d’aller chercher très loin. Elles sont là sous nos yeux indécentes et révoltantes. En son temps, le pain manquant aux Parisiens, aurait fait dire à une princesse, que d’aucun identifie à Marie Antoinette « qu’ils mangent de la brioche ». Cette citation reprise par Jean Jacque Rousseau dans ses « Confessions » est aujourd’hui contestée mais qu’importe, elle illustre bien ce profond sentiment d’inégalité qui a précipité la chute de l’ancien régime. Nous vivons certes une autre époque mais Je ne peux m’empêcher de rapprocher ces deux situations.
La seconde information bat en brèche la troisième valeur de notre devise républicaine «Fraternité ». Le jeune Clovis, Congolais d’origine, a 19 ans. Il est arrivé en France il y a 5 ans et a bénéficié de la protection « mineur isolé ». Son attitude, aux dires des différentes autorités est irréprochable. Comment alors justifier cet arrêté d’Obligation de Quitter le Territoire pour ce jeune homme qui devait passer son bac le mois prochain. Sans doute que dans ses papiers d’arrivée en France, il manquait quelque chose ou que quelque chose n’était pas tout à fait exacte. Comment lui en tenir rigueur, il fuyait tout simplement la misère. Monsieur le Préfet, Clovis est là depuis 5 ans. Il a appris le Français, il est scolarisé et qui plus est, est bon élève. Il est parfaitement intégré et fait partie de notre communauté. Ses camarades, les adultes qui l’ont accompagné ne peuvent accepter cette expulsion. Ils sont révoltés et se mobilisent contre cette procédure administrative particulièrement inhumaine.
J’imagine votre réponse Monsieur Le Préfet, le premier cas est privé et ne vous regarde pas. Le deuxième cas répond à une procédure administrative réglementaire. Vous avez administrativement sans doute raison. Mais c’est au nom de cette raison administrative qu’est aujourd’hui piétinée la devise de la République et qui fait que les citoyens ne croient plus aux promesses, ne croient plus aux discours, se détournent des urnes et envahissent les rues. Vous êtes Le Préfet du département et à ce titre Le représentant officiel de l’Etat. C’est donc à l’Etat que je m’adresse et c’est l’Etat que j’invite à revisiter la devise « Liberté Egalité Fraternité » afin de redonner du sens à ce projet, à cette idée généreuse qu’est la République. A défaut d’engagement exemplaire de l’État, nous ne devrons pas nous étonner de constater des explosions sporadiques d’incivilités, des poussées de fièvres, qui tôt ou tard emmèneront au pouvoir des forces dont les discours simplistes balaieront définitivement la devise Républicaine affichée sur le fronton de nos mairies.
Recevez Monsieur Le Préfet mes respectueuses et républicaines salutations
Daniel Le Bigot

26/04/2021

les halles: Une vision d'avenir pour Quimper.

 

Les Quimpérois n’ont pas envie de se laisser enfermer dans un duel, pour ou contre un déplacement des halles au centre-ville. Pour la bonne raison que si le bâtiment des halles St François garde pour eux une haute valeur symbolique, ils ne sont plus très nombreux à le pratiquer régulièrement. 

  A l'origine Les Halles publiques étaient constituées d'un toit faisant abri aux producteurs locaux qui venaient y vendre leur production. Si ce fonctionnement a encore lieu, en partie, le samedi matin sur le carreau central qui accueille les producteurs, le restant de la semaine l’espace fonctionne essentiellement avec des échoppes fixes. Ce modèle s’est d'ailleurs amplifié avec la montée en puissance du marché de la Providence qui capte une grande partie des chalands le samedi matin.

            Le véritable enjeu pour Quimper n’est donc pas le déplacement des halles mais bien l'articulation de deux projets parfaitement distincts. 

 

Un équipement dédié à l’alimentation qui conforte l’axe du Steir.

             Le premier projet, consiste à bâtir, à la Glacière une structure moderne et adaptée autour de l'alimentation. On y trouvera un restaurant traditionnel, à l’image de ceux qui existent déjà auprès des halles, mais aussi des lieux de restauration nouveaux, comme ceux qui s’installent dans toutes les grandes villes. La restauration du monde y prend sa place dans des échoppes avec un espace central de convivialité où vont se côtoyer les différents plats de la planète. Il sera également une vitrine pour la promotion et la vente du « savoir bien faire local » en matière d'alimentation. 

Au-delà de son aspect fonctionnel, lié à l’alimentation, ce projet à la Glacière se situe dans la continuité d’une vision de la ville. Quimper s’est construite au bord de deux rivières l ´Odet et le Steir. Longtemps seul l’Odet était "bien" considérée. On y a concentré les commerces, les structures publiques, Mairie, gare, Préfecture… quand les rives du Steir étaient, elles, réservées aux établissements indispensables mais aux fonctions moins nobles... l’abattoir, la glacière, les conserveries. Depuis quelques années, la ville s’est investie en matière d'urbanisme pour revaloriser l’axe du Steir, lui donnant des fonctions nouvelles dans le dessin de la ville. Il y eu, le réaménagement de la rue René Madec, la suppression de la dalle du Steir, l’aménagement de place Terre au Duc et en continuité le parc de la Providence avec un cinéma et un parking paysager. Tous ces projets ont suscité de la controverse et bien souvent de l'opposition. Les équipes municipales les ont menés à terme et aujourd’hui peu de Quimpérois en contestent la qualité.

Ce projet autour de l’alimentation à la Glacière vient confirmer et conforter cette vision de la ville. Il suscite lui aussi du débat et ceci est parfaitement légitime. 

 

Un espace dédié à l’animation au cœur de Quimper.

        L’autre projet, qui pour le moment interroge mais   qui sera peut-être encore plus   fédérateur pour le territoire, consiste à créer un espace public place st François, non pas à la place des halles mais à partir des halles. Pour des questions de patrimoine, une partie de l’architecture et tout particulièrement la charpente sera conservée et mise en valeur. L’espace sera aéré pour créer des transparences sur la place et inviter aux déplacements de traverse. Pour le reste c’est un véritable projet qui reste à élaborer. Il doit pouvoir donner aux jeunes et tous les acteurs de la ville, une place centrale. Il devra favoriser l’échange, la convivialité et développer un sens de la fête au centre d’une place entourée de terrasses. Il devra aussi répondre à une demande très forte des Quimpérois d'une végétalisation du cœur de ville. 

 

Une certaine vision de Quimper.

                   Les deux projets portés par la municipalité dépassent donc largement le simple toilettage des actuelles halles, ou leur déplacement.  Ils consistent, partant d'une réalité, au-delà d'un mythe, à redonner vie et attractivité à un cœur de ville qui peu à peu s’enferme dans son immobilisme. Nous le répétons le débat est parfaitement légitime. Les questions posées par le collectif des architectes au sujet de l'actuel bâtiment, doivent trouver des réponses. Les questions posées par les commerçants en ce qui concerne leur avenir le sont tout autant. Évitons cependant les conflits de postures qui voudraient simplement que :  puisque les uns (plutôt à gauche) seraient favorables à un projet, les autres (plutôt à droite) seraient forcément contre. La ville de Quimper par son patrimoine et par son histoire attend une vision audacieuse.  Il appartient aujourd’hui, à tous les acteurs, dans leur diversité, de s’attacher à poursuivre la construction d’une ville tournée vers l’avenir, respectueuse de son passé. 

05/04/2021

une explication serait la bienvenue.

Envie de revenir sur le vote du vœu présenté par Karim Ghachem lors du dernier conseil municipal jeudi soir.  Ce vœu était une réponse à la décision d’une centaine  de collectivités Polonaises de rendre la Pologne « zone sans idéologie Lesbienne, Gay… »

Sur le vœu lui-même pas de commentaires particuliers, Karim a bien expliqué le contexte et l’approbation générale du conseil, semblait acquise. C’est Georges Philippe Fontaine qui est venu troubler cette unanimité. Conscient que son intervention risquait de ne pas être comprise il a annoncé lui-même la couleur « je sais que ce que je vais dire va déplaire… ». Ceci dit ses propos liminaires n’avaient rien de particulièrement choquants tant qu’ils faisaient appel au sens de la République qui se devait d’être universaliste et de ne pas verser dans le communautarisme. Il a quand même dit… « Qu’ici nous n’étions pas ni en Somalie ni en Tchétchénie ni en Arabie Saoudite… ». L’allusion était parfaitement claire mais la décision ici contestée venait d’une terre très catholique et qui plus est Européenne, la Pologne. En fait sa sortie de route est arrivée subitement quand il a dit à propos des agressions homophobes, qu’il s’agissait « de faits divers… ». En gros un chien qui croque un passant et une bande de skins qui frappent deux hommes se tenant par la main, c’est du pareil au même. J’exagère un peu la formule mais c’était bien le sens de son intervention. J’ose espérer que son propos, emporté par son discours, a largement dépassé ses pensées. Je pense qu’il serait bien qu’il le précise. 

L’autre singularité de ce vote, passée en partie inaperçue, a été l’absence de Ludovic Jolivet au moment du débat.  L’ancien Maire a quitté la séance juste deux minutes avant la présentation du vœu.   Chacun peut avoir ses raisons pour s’absenter lors d’un conseil mais là, être resté jusqu’à 23h45, avoir participé à tous les autres débats pour quitter sa chaise lors du dernier dossier. C’est un peu troublant. Je trouverais transparent que Ludovic Jolivet s’exprime sur ce vœu et nous dise s’il l’aurait voté… ou s’il se serait abstenu comme son camarade GP Fontaine.