Daniel Le Bigot

                  Gérard Depardieu quitte la France, attiré par la beauté des paysages belges…! Alléché par l’odeur du houblon..!  Ou tout  simplement envie de nous faire une blague. En fait, on s’en fout. Il peut aller où il veut le Gérard, son geste  est  juste minable.

                Ce n’est pas le départ de l’acteur qui nous chagrine. Non, ce qui est choquant, c’est le symbole qu’il nous laisse. C’est l’arrogance des riches qui vivent dans un monde virtuel où le sujet de conversation favori est celui de l’ISF. Industriels, spéculateurs, sportifs, artistes, leur refrain est le même « la France nous vole notre argent ». On croit  entendre Harpagon,  l’avare de Molière et son célèbre «  ma cassette, ma cassette… ». Dans la salle face à  la scène, 8,5 millions de personnes qui vivent avec moins de 780 euros par mois, 3,6 millions sont des mal logés, le spectacle est indécent.

           C’est aussi le spectacle d’une Europe incapable de mettre en place une politique fiscale cohérente qui rendrait inopérantes ces balades financières.

                 Alors, encore plus aujourd’hui parce quela crise frappe de nombreux ménages, l’argent doit servir en priorité à maintenir un outil industriel, à produire des logements. En 2007, Sarkozy avait instauré son fameux  et funeste bouclier fiscal qui garantissait aux riches de ne pas payer plus de 50% de leur revenu en impôts. Aujourd’hui quelques 3 000 personnes paient entre 75 et 85% de leurs revenus en impôts. C’est parmi ces 3 000 contribuables de luxe que se trouvent nos candidats à l’immigration  Le « flux migratoire » vers la Belgique ne concerne donc pas grand monde. Inutile d’en faire un plat.

                 Que craignent les Israéliens de cette toute symbolique reconnaissance par l’ONU du statut d’Etat non membre accordé aux Palestiniens ? Beaucoup en fait, et surtout pour des questions juridiques car l’Etat Hébreux pourrait très bien se faire condamner pour crimes contre l’humanité envers les Palestiniens. Vous imaginez le renversement, passer ainsi du statut de victime à celui de bourreau. C’est pourtant la réalité car par sapolitique de blocus, Israël condamne, jour après jour, les Palestiniens à la misère.  Menacer de  confisquerles droits de douane normalement destinés aux Palestiniens, poursuivre la colonisation des territoires occupés, fermer les frontières et empêcher ainsi les journaliers de gagner de quoi faire vivre la famille va rapidement apparaître comme insupportable à la communauté internationale. A chaque tour de garrot donné par les Israéliens, ce sont des centaines de jeunes Palestiniens qui rejoignent le camp de la haine.  

              Barack Obama,  son gouvernement et en particulier Hillary Clinton,seraient  bien inspirés de ramener Benyamin Nétanyahouà la raison et à défaut  de s’en désolidariser. Au lieu de cela, les Américains menacent de  supprimer une aide de 200 millions de dollars aux Palestiniens.  Menace qu’il faut  vraiment prendre au sérieux, ils avaient déjà coupé de 22% le budget de l’UNESCO  lorsque celle-ci avait accepté de recevoir la candidature de la Palestine. On est loin des discours enflammés sur la solidarité du candidat Président. Espérons que ce vote des 130 Etats membres le fera revenir à une réalité décomplexée de l'humanisme.

Fillon, Coppé en Président de l’UMP ? Je vous avoue que le résultat du duel ne m’intéresse que très peu. Et pour cause, il s’agit d’une désignation interne à une structure politique. Bien évidemment que les deux hommes sont différents, bien évidemment que la désignation de l’un ou de l’autre aura une incidence sur les orientations politiques  de l’UMP mais ceci ne regarde que les militants de ce parti politique. Ou plutôt ceci ne devrait concerner que ces militants mais la sur-médiatisation de ce scrutin interne en fait une affaire nationale. Cela avait déjà été le cas avec la désignation du candidat PS pour la Présidentielle et également dans une moindre mesure chez  les écologistes. Je persiste à penser que cette situation est malsaine. Il est normal et même heureux qu’il existe une concurrence mais cette concurrence doit se gérer dans le cadre des règles du parti politique.  Aujourd’hui ces désignations sont vécues par l’opinion comme des  scrutins électoraux institutionnels mais sans les moyens administratifs qui permettent justement la régularité de ces scrutins. Moralité, les « tripatouillages » sont possibles. Ils l’étaient de tous temps mais aujourd’hui ils sont sur la place publique.

Je ne pense pas que la démocratie gagne à ce large déballage. Il ne s’agit pas d’opter pour un système confidentiel de désignation à la Chinoise mais juste de raison garder et de ne pas transformer ce qui n’est qu’un épisode dans la vie d’un parti en un acte majeur pour le pays. En fait ne profite de ce non évènement que l’extrême droite qui enfonce le coin du «  tous pourris ». Eux qui ont  toujours su  laver le linge sale en famille.  La classe politique dans son ensemble mérite mieux que ce spectacle désolant.